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Le charme essentiel de la femme consiste à faire passer ce qu'elle dit après ce qui émane d'elle.


Née du bon côté du territoire, Sarina a mené une existence tout à fait correcte en compagnie de ses parents. Dotée d'un physique plutôt avantageux, elle a été repérée à seize ans par un agent du Mossad. Ravie qu'on la remarque pour sa beauté, elle accepta immédiatement de travailler pour eux en tant que poupée tueuse. Mais, trop superficielle, elle a bien vite réalisé qu'elle n'avait aucun don pour l'espionnage. Dès qu'on la menaçait plus ou moins violemment, la belle craignait pour sa vie et, du coup, dévoilait tout ce qu'elle savait sur le Mossad. Ne pouvant pas se permettre de garder une agente de son gabarit, elle fut renvoyée à peine six mois après son recrutement : un record. Toutefois, son passage ne disparut pas des mémoires. En effet, un homme se souvint d'elle, pour s'être fait arnaquer mais, également, car elle était la plus belle femme qu'il ait jamais vu de toute sa vie.

« Sarina? » La brune se retourna vers l'homme qui l'appelait, l'air dépité. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir et, surtout, comment pouvait-il connaître son prénom? Alors qu'elle allait le remballer vite fait bien fait parce qu'elle n'était pas d'humeur, elle aperçut qu'il portait un costume. Directement, son humeur changea du tout au tout. Généralement, un costume était un signe d'importance et de pouvoir. « A qui ai-je l'honneur? » l'interrogea-t-elle soudain beaucoup plus complaisante. Son visage lui disait quelque chose, elle était persuadée l'avoir déjà vu sans arriver à le remettre dans son contexte. Lorsqu'il lui annonça le contexte de leur rencontre, elle comprit. « Nous nous sommes rencontrés il y a un mois dans cet hôtel » Directement, la belle empoigna son sac à main bien décidée à partir. Certes, elle ne travaillait plus pour le Mossad, toutefois, elle ne voulait pas avoir d'ennuis. Il l'attrapa par le poignet lorsqu'elle passa à côté de lui pour partir. « Ne partez pas. Je sais pour qui vous travailliez, j'aimerais beaucoup que l'on discute de certaines choses. S'il vous plait » A la fin de cette fameuse discussion, Sarina décida d'accepter la proposition de cet homme et de travailler pour l'APO. Pour cela, elle devait déménager en Amérique du Sud mais, puisque le climat en Israël était de plus en plus dangereux, elle fut on ne peut plus ravie.

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« Monsieur le directeur, est-ce que je pourrais vous parler? » demanda un ancien agent de l'APO, toujours à l'embrasure de la porte sur laquelle il venait de frapper. Le directeur acquiesça et le laissa entrer. C'était un bon élément, par conséquent, il était curieux de savoir ce que son agent avait à lui dire. « Je voudrais vous parler de l'agent Hassan, Monsieur » Le directeur n'en fut pas surpris. Après lui avoir demandé de fermer la porte, l'agent s'assit et commença son discours. « Cela fait quelques temps que je l'ai à l'oeil, elle commet énormément d'erreurs sur le terrain, Monsieur. Je sais que votre fils tient beaucoup à ce qu'elle participe aux missions de l'agence mais, sérieusement, combien de temps va-t-on la laisser? Sauf votre respect, elle n'a pas l'étoffe d'un agent de terrain. Si elle tient absolument à rester, je propose de la mettre dans un service administratif où elle sera beaucoup plus utile » Le directeur soupira. Il était exactement du même avis que son agent, toutefois, il ne tenait pas à décevoir son fils d'une manière ou d'une autre. S'il tenait à ce qu'elle reste dans l'agence, il n'allait certainement pas s'y opposer. Ses relations avec son fils avaient toujours été très compliquées, inutile d'en rajouter une couche. « Ecoutez, inutile de créer un esclandre. Mettez la simplement sur des missions de moindre importance et faites lui croire qu'elle est douée, c'est le mieux à faire pour tout le monde. Toutefois, officieusement, sachez que je suis bien d'accord avec vous »

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« Sarina? » En entendant la voix de son petit ami, Sarina repoussa violemment l'homme qui était entrain de l'embrasser. D'un geste vif, elle remit ses vêtements et ses cheveux en place. Histoire de parfaire l'illusion, elle jugea bon de faire semblant d'être en pleine conversation. « Je tiendrais compte de vos remarques, Monsieur. Merci beaucoup » L'homme, dix ans plus âgé qu'elle, sortit du bureau après avoir salué son petit ami qui arrivait. « Tu vas bien mon chéri? » lui demanda-t-elle sans une once de culpabilité dans la voix. Après tout, elle était jeune et avait encore le droit de profiter de la vie. Il ferma la porte derrière lui en entrant dans le bureau de sa compagne. « Tout va très bien, assieds toi » Docile, elle lui obéit. Quinze minutes plus tard, elle sortit du bureau, une bague couverte de pierres précieuses à la main. Il venait de la demander en mariage, elle venait d'accepter. Certes, elle ne l'aimait pas plus que ça, toutefois, il était gentil, riche et puissant. Tout ce dont elle pouvait rêver. Les sentiments amoureux n'étaient pas une priorité pour elle. Quelques mois plus tard, ils se marièrent.

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Aujourd'hui, Sarina a 38 ans et, bien sûr, elle ne s'est pas assagie pour autant. Elle continue toujours son manège et séduit le plus d'hommes possibles, parce qu'elle aime ça tout simplement. A l'agence, bien loin de s'être faite virer, elle a même été nommée responsable d'unité. Autrement dit, elle a le pouvoir d'envoyer certains de ses agents en mission ainsi que d'élaborer un plan d'attaque. Bien souvent, cela tourne au fiasco mais, étant donné qu'elle est mariée au sous-directeur de l'APO, elle n'est jamais réprimandée.
Parallèlement, Sarina fait tout pour s'assurer un bel avenir et se faire offrir les plus beaux bijoux. Très souvent, elle se fait contacter par les espions d'autres agences ou par les terroristes désireux d'obtenir une information. Ils savent très bien, qu'en échange d'un bon paquet d'argent, d'un beau restaurant, d'une nuit inoubliable ou de bijoux, ils peuvent savoir à peu près tout ce qu'ils veulent. Dénuée de sens moral, Sarina ne considère pas cela comme une trahison. En effet, pour elle, elle ne trahit pas son pays. Pourquoi? Parce que son pays natal n'est pas l'Amérique du Sud mais bien Israël.