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La curiosité est un vilain défaut

Sajida naquit en France à Montauban-De-Bretagne, le 9 janvier 1994. Dès le jour de sa naissance, elle fut considérée comme une enfant chanceuse, ou bénie selon les croyances de sa famille. Elle fut mise au monde dans une poche d’eau, ce qui était assez rare de nos jours. Ce genre de cas on l’appelle ‘être né coiffé ». Beaucoup de gens dans l’entourage de ses parents disaient que c’était un bon présage pour son avenir. Ces derniers n’y croyaient pas vraiment à la chance, car pour eux rien n’était au hasard, tous venait de Dieu. La famille Al-Hashimi était connue dans le monde arabe non seulement pour être musulmane, mais aussi religieuse et respectable. Monsieur et madame Al-Hashimi étaient irakiens, mais n’avaient pas vécu toute leur vie en Irak. Après leur mariage, ils s’étaient installés en Iran pour les études de monsieur. Ils vinrent s’installer en France pendant la guerre du golfe. Ils n’eurent pas tellement de difficultés à s’installer, du point de vue de la langue, car Ahmed Al-Hashimi et son épouse avaient toujours aimé le français et avaient pris des cours depuis leurs années lycée et ayant prévu leur départ en France, ils avaient continué les cours à l’université. Après avoir passé quelques années en France, ils purent reprendre leurs études et travailler comme tout le monde. Bien que pour madame Fatima Al-Hashimi, elle prit plus de temps que son mari, car elle tomba beaucoup enceinte. Pour cela, elle dû prendre des cours à mi-temps. Heureusement pour elle, que la famille de son mari était très aisé, ce qui leur permit d’assurer leurs dépenses quotidiennes. Ils eurent en tout 5 enfants. Quatre garçons et une fille. L’aîné était Amir (30 ans), le cadet était Mojtaba (28 ans), le troisième était Hocine (25 ans), le quatrième était Mortada (23 ans) et enfin la benjamine était donc Sajida (20 ans). Ces cinq-là étaient toujours inséparables depuis leur tendre enfance. Malgré les disputes fraternelles, ils s’entendaient très bien, même avec leur petite sœur, qui à force de traîner avec eux devenait un peu garçon manqué (au grand désespoir de sa mère). Ce fut seulement lorsque Sajida atteint la puberté qu’elle commença à changer et se transformer en femme, c’est-à-dire à partir de 13 ans. Pendant toute son adolescence elle devint assez distante avec ses frères, car elle commençait à se sentir différente d’eux, puisqu’elle s’intéressait à la mode, aux romans policiers et à la religion musulmane. Le seul avec qui elle s’était toujours sentie proche c’était Mortada. Mais ce qui créait parfois un pont avec ses frères, c’était le fait qu’elle était la seule fille, ce qui rendait ses parents « gaga » d’elle et qui aimaient la gâter un peu plus qu’eux. Etant donné qu’une loi était passée en France bien avant son entrée au collège, qui interdisait le port du voile à l’école, elle préféra aller dans un établissement chrétien privé, ainsi elle put mieux pratiquer sa religion. Au lycée, elle put poursuivre ses études dans un établissement public, car le Directeur du lycée de Montauban-De-Bretagne était quelqu’un de très tolérant et ouvert d’esprit. Il l’acceptait à bras ouvert, qu’elle portait un voile sur la tête ou non. Cependant, toute sa scolarité, que ce soit au collège ou au lycée, fut assez difficile, car Montauban-De-Bretagne était considérée comme une région très bourgeoise. Les gens étaient assez fermés dans leurs idées et n’arrivaient pas à toujours accepté que Sajida soit un quelconque individu comme eux, à cause de son « physique différent. Beaucoup d’entre eux voyaient en elle la « musulmane terroriste marginale et oppressée ». C’étaient leurs mots. Alors que la jeune fille était loin de tout cela. Elle avait toujours été très mature par rapport à son âge. Déjà depuis ses 7 ans, lorsqu’elle fut intégrée en primaire dans une classe de CE1-CE2, puisqu’elle comprenait et arrivait  parfaitement le niveau du CE2, on la fit directement passé en CM1 l’année d’après. Donc elle sauta une classe, ce qui la fit gagner une année. Dès ses 10 ans, elle considérait qu’une fille n’avait pas besoin de montrer ses atouts pour être intégré au sein de la société. Mais si elle voulait l’être, c’était par rapport à sa personnalité et ses capacités intellectuelles. Le collège et le lycée formaient tous deux une mini-société. Sajida voyait bien que les filles les plus populaires étaient celles qui étaient catégorisés de « plus belles et plus branchées ». Or elle n’avait jamais voulu devenir ce genre de fille. Elle voulait qu’on l’apprécie pour ce qu’elle était vraiment et non pour ses apparences extérieures. C’est ainsi qu’elle avait compris l’utilité du voile islamique et qu’il favorisait ses idées. Il lui permettait donc de se focaliser uniquement sur son intérieur et de voir qui étaient ses vrais amis. Et puis, il fallait dire qu’elle aimait sa religion plus que tout et c’était ce qui la donnait la force de se lever tous les matins… Alors pourquoi devait t-on la priver de son voile ?
Pour revenir à ses frères, elle put se rapprocher d’eux à partir de la fin de ses 16 ans, à l’approche de son entrée à l’université. Alors qu’ils étaient partis s’installer à Paris, elle alla les rejoindre pour ses études. Ce fut là-bas qu’elle se rapprocha vraiment d’eux, car ils sortirent beaucoup ensemble et se réunissaient souvent dans la maison d’Amir. Même si ce dernier s’était marié à 24 ans et avait deux enfants, cela ne l’empêchait jamais de passer du bon temps avec ses frères et sa sœur. D’ailleurs ce qui l’avait permis de se rapprocher un peu plus de cette dernière, c’est que sa femme ressemblait pas mal à sa sœur dans ses idées, ce qui l’avait permis de mieux la comprendre. Quant à leurs parents, ils étaient partis vivre au Kuwait dès que leur fille s’installa à Paris. Ils avaient tous deux perdus leur travail en France et avaient pu en trouver un autre là-bas. 
Dès son entrée à l’Université, Sajida se fit plein de nouveaux amis. Elle se révéla à être très sociable et son téléphones était rempli d’appels et de messages. Elle tomba folle amoureuse de Paris, qui était une ville multiculturelle. Ses amis venaient de tous les pays du monde pratiquement. Elle faisait des études d’arts du spectacle, spécialisation cinéma. Les gens de son entourages l’avait tant conseillé de se spécialiser en langues plutôt, car la jeune fille parlait en tout quatre langues qu’elle parlait couramment : français, arabe, anglais et persan. Mais elle se sentait plus créative que littéraire et avait une grande passion pour le cinéma.
Un jour, pendant sa troisième année, alors que Sajida rentrait tard d’une soirée cinéma avec ses copines, elle surprit son frère Mojtaba (celui de 28 ans) dans une ruelle, en train de discuter avec des gens bizarres, habillé en noir comme des agents secrets dans les films américains. Elle ne put saisir le sens de leurs paroles car le ton de leur voix était très bas, à croire qu’ils complotaient. Elle aurait pu croire que c’était juste une coïncidence si son frère n’avait pas eu des réactions étranges à la suite. Il venait de moins en moins aux réunions familiales, elle le surprit plusieurs fois dans des cafés réunis avec ces mêmes types bizarres, parlant dans des langages codés. Au moment où elle voulut en savoir plus sur eux auprès de son frère, ce dernier prétexta évasivement que c’était juste des collègues de son travail qu’il appréciait. A la suite, alors qu’il s’était marié religieusement depuis deux ans, il divorça avec sa femme sans raisons et peu de temps après il décida de partir s’installer au Liban pendant un an, prétextant qu’il avait besoin de se changer d’air par rapport à son divorce et la crise économique. Cependant, alors que Sajida l’espionna lui et sa bande, elle comprit qu’il ne comptait pas aller qu’au Liban mais voyager dans bien d’autres pays. Ayant marre de le voir devenir si discret et exaspérer sa famille par ses étranges attitudes, elle décida de le suivre pour comprendre ce qui se tramait chez elle. Elle alla à Dubaï, sous prétexte qu’elle avait besoin de faire des stages dans un pays étranger dans un studio TV et que Dubai s’était assez développés pour produire de milliers de séries. Elle réussit à obtenir à travail à mi-temps là-bas. Dans les studios de MBC, elle put se tisser une amitié avec deux des techniciens : Waël Aboudi et Leïla Al-Assadi. Elle leur raconta son histoire et tous deux acceptèrent de l’aider. Waël était un homme immensément riche, il avait un jet privé et un pilote privé. Pendant les jours de congés, il les emmenait où Sajida le souhaitait. C’est ainsi qu’elle put être sur la trace de son frère…