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When I was seventeen, my mother said to me "don't stop imagining the day that you do is the day that you die "

Je m'appelle Dylan Trevor Salmon et j'ai 14 ans. Oui je suis jeune et non je ne suis pas un garçon. Maman a absolument voulu me donner Trevor comme second prénom parce que c'était celui de mon frère ainé. Pour Dylan , j'en ai aucune idée. Peut être parce que je suis l'unique fille des 4 enfants et que c'est un prénom unisex convenable. C'est passe-partout , c'est banale. J'habitais pas loin de la gare King Street à Seattle jusqu'à l'été dernier. Le bruit des trains qui passaient tout près de la maison m'ont bercé très longtemps. Comme mes frères d'ailleurs.
Trevor et Gene sont de grands gaillards. Des géants qui ressemblent à Papa. Puis il y a aussi le petit Bram de 8 ans qui a des traits moins viriles et très androgynes. J'espère que c'est seulement les traits qu'offre l'enfance qui ont du mal à décamper. Il a des longs cils, deux yeux pétillants, un petit nez discret , des joues bouffies et une bouche comme la mienne. Il me parait tout le temps si petit et si fragile. Peut être parce qu'il se montre très calme. Maman dit que c'est lui le plus réservé. Les grands étaient des titans turbulents agressifs. Je ne vous cache pas que je ne me suis jamais sentie proche d'eux. Pire encore depuis qu'ils tiennent un réseau de prostitution à travers les USA et à travers l'Europe. Leur affaire marche tellement bien qu'on ne les voit plus. Avec l'alcool, ils sont devenus encore plus méchants qu'à l'état sobre, c'est pour vous dire. Gene a frappé Bram une fois sur l'avant bras avec un câble, ça m'a traumatisé. Je crois que la différence d'âge est pour quelque chose. Avec Bram, j'ai 6 ans d'écart, avec Gene j'ai le double et avec Trevor j'ai 16 ans.
La maison me manque. J'adorais son jardin boueux peu entretenu, ses murs fissurés à cause de l'humidité, la barrière dont le verrou ne servait plus à rien. La cuisine avec l'odeur de poulet constante, les taches de bière et de gras sur le canapé... La chambre que je partageais à l'étage avec Bram aussi. Il avait plein de petits trains et de figurines de chevaliers. Ils jonchaient le sol comme des cadavres près de notre lit. On avait la même chambre et le même matelas qu'était au sol. Une situation assez précaire mais c'était un petit cocon familial sans véritables soucis financiers. Papa adorait les paris . Sports, politique et autres, il misait sur tout . Une maladie provocante de dettes.