Dés qu'il en fut physiquement capable, William devint Benjamin et atterrit un soir à New-York pour débuter cette nouvelle vie. N'ayant pas affronté la civilisation depuis des mois il finit par oublier que son aspect un peu égratigné faisait de lui un personnage un peu louche et se permit de rompre la glace avec une demoiselle qui attendait, tout comme lui, un célèbre véhicule jaune qui ne daignait pas apparaître. Heureusement, la demoiselle en question ne fut guère impressionnée par son apparence et ils firent simplement connaissance. Ils partagèrent même le seul taxi qui se présenta à eux avant que June ose même lui laisser ses coordonnées en lui conseillant la nouvelle exposition du Musée d'Histoire Naturelle. Assez soulagé de pouvoir réussir à prendre pied chez le commun des mortelles aussi efficace, Will se promit d'aller voir cette exposition mais cet instant d'apaisement ne perdura pas et son esprit torturé finit par reprendre le pas. C'est un désespoir de cause qu'il composa un soir le seul numéro non risqué qu'il avait en sa possession. A son grand soulagement, la jeune femme ne se démonta pas face à cette initiative assez louche et impoli et maintint la conversation avec un entrain assez revigorant pour son interlocuteur qui ne manqua pas de s'excuser à maintes reprises et en diverses occasions de ses appels incongrus (car il y en eu plusieurs). Le temps passa et Will finit par sortir la tête de l'eau grâce à l'inébranlable soutient de la jeune femme qui devint une amie chère. A présent elle est sans contexte le pilier de sa nouvelle vie, à tel point qu'il lui arrive de se poser des questions sur la nature des sentiments qui les lient même si la crainte de reproduire les erreurs du passé verrouille totalement ce chemin.