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Juan, où comment j'en suis arrivé là ...


Matthew Gillian était un jeune homme né aux Etats-Unis, dans un pauvre village de Kansas. Il n'a jamais étudié et a plutôt mal tourné, entrant dans un gang local qui versait dans la violence gratuite, le traffic de drogue et le racket des habitants. Bien que les meneurs du gang soient plutôt bien lotis, vivant du fruit de leur exactions, Matthew n'a jamais roulé sur l'or et n'a jamais comprit que le gang se servait de lui et ne lui donnait qu'une infime partie du butin récolté. Mais dans son malheur, il eu de la chance. Lors d'un raid de police qui tourna à la fusillade, son gang se fit mettre en pièce en moins de deux, tandis que lui réussit à s'enfuir. Il gagna la Floride où il intégra un nouveau gang qui donnait dans le traffic des immigré clandestins. Les Cubains qui désiraient rejoindre les Etats-Unis se voyaient pris en otage et la famille contrainte de payer une rançon pour sauver la vie de leurs proches. Le réseau était puissant et bien organisé, si bien qu'aucune police n'eut vent de son existence. Il fut affecté à une mission de recrutement à La Havane, où il devait joindre les immgrés pour les escorter à leurs bâteaux. C'est là qu'il rencontra Francesca. Elle aussi venait d'une famille extrèmement pauvre comme il en existe des centaines à Cuba, et sa famille cherchait à quitter le pays. Elle avait à peine seize ans mais elle tomba amoureuse de Matthew, lequel se servit de cette affection pour assouvir ses propres désirs et ceux de son gang. Il monaya le passage de sa famille en la convainquant de rester, et quand celle-ci fut prise en otage, il força Francesca à s'offrir à lui, faute de quoi sa famille serait tuée. N'ayant pas d'autre choix, elle se soumit à ses désirs. Sa famille arriva finalement saine et sauve à Miami, et Francesca devint la maîtresse atittrée de Matthew, ce qui lui octroyait une certaine protection au sein du groupe. Elle n'en voulu jamais à son amant de l'avoir forcée et son amour demeura intact, étrangement. La jeune femme tomba enceinte très vite, et malgré sa situation, décida que ce n'était pas un climat pour élever un enfant. Elle tenta de s'enfuir, mais à chaque fois, Matthew la ratrappait et la frappait en l'accusant de le trahir. Ce fut un miracle que le bateau sur lequel se trouvait Matthew coula un jour pendant une tempête au milieu d'une traversée vers Miami, emmenant malheureusement avec lui tous les clandestins qui espéraient vivre le rêve américain.

Francesca se retrouva toute seule avec son bébé et du travailler dur pour le nourrir chaque jour. Elle était employée dans une fabrique de cigare, une de celles que l'on fait visiter aux touristes de la ville. La elle passait près de dix heures par jour à rouler des cigares pour nourrir son fils et payer la chambre misérable qui leur servait de maison. Le petit Juan eu bien sûr la chance d'aller à l'école, maisl'héritage génétique qui était le sien devint vite un objet de convoitise. Devenu adolescent et travaillant avec sa mère dans la fabrique après la classe, il fut contacté par le réseau de traffic qui employait autrefois son père. Ce n'était un secret pour personne dans le quartier qu'il était le fils de Matthew Gillian, d'autant plus qu'il lui ressemblait énormément, ayant bien plus l'air d'un américain que d'un latino. Le gang lui proposant plus que la fabrique, il accepta et commença à suivre les traces de son père. Son travail consistait également à contacter les immigrants et de les mener vers les navires. Sa compassion et sa douceur firent qu'il devint encore plus compétent que son défunt père et sa prime augmenta considérablement, permettant à sa mère d'emménager dans un appartement plus grand et moins miteux. Mais Francesca n'était pas dupe, elle savait ce qu'une telle organisation pouvait faire aux gens, même les plus sensés comme Juan. Elle même avait été détruite par ces gens, elle avait à peine trente ans, mais en paraissait dix de plus. Elle ne pouvait pas s'interposer, d'autant que Juan ramenait plus d'argent qu'elle à la maison. Mais c'était bien trop malsain, et dangereux. Désespérée, elle convainquit néammoins son fils d'aller se faire conseiller par la curé du quartier qu'il demanda en confession. La Padre Antonio, né à La Havane dans une famille italienne installée dans la ville depuis les conquête espagnoles, avait suivit le même parcours que lui. Fils d'un baron du crime, engagé à son tour, il avait néammoins réussit à s'en sortir grâce à l'aide de Dieu. D'abord réticent, le jeune garçon consentit enfin à écouter les sermons du religieux, qui le convainquit que le Seigneur pouvait l'aider et à suivre la voie du Bien. Bon nombre des membres du gang étaient des catholiques, certains étaient même hommes d'église, mais selon le Padre Antonio, ils souillaient la sainte église romaine et seraient accueillis par le Diable en Enfer. Il conjura Juan de ne pas faire la même chose. Ayant fini par croire en Dieu, Juan décida de quitter sa bande. Mais ne n'était pas aussi simple, il pouvait vite se transformer en bombe à retardement. Combien de temps avant qu'il parle aux autorités ? Ils prirent Francesca en otage, lui ordonnant de ne pas les quitter, faute de quoi ils la tuerait. Le garçon avait à peine quinze et se retrouvait avec la vie de sa mère entre ses mains. Il ne savait que faire. La réponse ne vint pas de lui. Francesca coupa court aux discussions en s'emparant du poignard d'un homme de main pour se trancher la gorge. Elle voulait ainsi éviter à son fils d'être condamné à faire le mal. Sonné par la mort brutale de sa mère, mais aussi tétanisé de peur, il s'enfuit et demanda l'asile au Padre Antonio qui lui accorda sans hésiter. La mort de sa mère parut si injuste à Juan qu'il voulut se venger. Mais sa foi l'en dissuada et il décida de devenir novice dans un monastère voisin, dans le but de devenir prêtre. Il apprit plus tard que la bande fut arrêtée pour le meurtre de sa mère et envoyés en prison. Il y vit la main de Dieu qui le sauvait de l'autodestruction.

A l'âge de vingt-deux ans, ayant passé sept ans à étudier la théologie avec des moines, il fut ordonné prêtre. Il avait passé ces dernières années loin du monde, et c'est avec chagrin qu'il apprit de décès du Padre Antonio, mort de vieillesse. On lui confia sa paroisse et il prêcha la Sainte Parole du mieux qu'il put. Il s'employa tout particulièrement à sortir les jeunes du crime, car depuis l'emprisonnement de son ancien gang, d'autres avaient pris sa place. C'était loin d'être une tâche aisée, mais il redonna espoir à certaines familles pauvres en ranimant leur foi, et travaillant parfois avec la police comme indic. Mais le résultat n'était guère probant et il désespérait et se maudissait sans cesse d'être aussi impuissant, priant Dieu de donner à d'autres la chance qu'il avait eu. C'est à peu près à cette période que Juan fut contacté par l'APO pour être recruté. Comprenant qu'ils lui offraient une chance d'aider plus de monde, il accepta. L'agence fit en sorte que l'Eglise fasse de lui un missionaire pour lui permettre de se déplacer aisément. Il passa quatre ans encore à La Havane, et décida de déménager. Ayant gagné assez d'argent pour se payer un voyage, il prit le bâteau pour se rendre à l'El Dorado de sa famille, installée à Miami avant sa naissance, et qu'il n'avait jamais vue. Sa grand-mère, Marcia, l'accueillit chez elle avec chaleur, bien qu'elle ne connaisse rien de son petit-fils. Heureux d'enfin connaitre sa famille, et ayant déménagé aux Etats-Unis, il put perfectionner son anglais, langue où il avait encore quelques lacunes. Il ne paralit en effet couramment que l'Espagnol et de dialecte cubain. Sa fonction d'agent pour l'APO l'obligeait à souvent partir en voyage, et il prétendit à chaque fois partir pour prêcher la bonne parole. Avoir travaillé un temps pour un gang lui avait enseigné l'art fin du mensonge où il excellait parfaitement. Il appréciait d'aider en tant qu'agent mais aussi en tant que prêtre. On l'envoyait souvent en mission dans des pays pauvres qui appréciaient la venue d'un homme d'église. Dans son travail officieux, jamais il ne tua où ne blessa gravement. On l'envoyait souvent en mission d'infiltration, la plupart du temps. Et cela continue aujourd'hui. Il a eu l'occasion de prendre des cours d'art martiaux jusqu'à devenir extrèmement doué, dans le but d'être apte à assomer ses cibles pour pouvoir les neutraliser sans les blesser. Autant être franc, les deux carrières de Juan ne furent jamais mouvementées, juste quelques sautes d'humeur et des fusillades de temps en temps, mais Juan a toujours réussit à ne pas attenter à la vie sans compromettre la mission. Juan vit toujours avec sa grand mère qui le croit toujours en mission d'évangelisation.