(c) tumblr

C'est quand même fou l'effet

L'effet que ça fait



J'étais bien, j'avais chaud, je dormais je crois et d'un coup d'un seul je me retrouvais au froid tiré par les pieds sortant de ma cachette après neuf mois de vie dans mon cocon. C'était le 7 janvier 1987 à Perm en Russie. J'allais faire la connaissance de ma mère, une jolie petite française, brune aux yeux d'un gris glacial qui avait toujours vécu auprès des morts. Qui aurait cru qu'un médecin légiste et un acteur de cinéma se marieraient ensemble? Pas moi. Je n'aurais jamais cru que mon père, un immense blond aux yeux bleu, solide comme un roc et fana de couteau en tout genre, acteur qui plus est, aurait pu rencontrer ma mère en faisant du patin à glace en Russie. Mon père venait dune famille vraiment très stricte à propos du mariage, mais étant le plus jeune des trois enfants de la fratrie, il avait eu le droit à sa chance en proposant Emmanuelle à ses parents. Elle fut très vite accueillie et ils se marient très rapidement. À peine deux ans plus tard, j'étais là, dans les bras de mon père, dormant paisiblement alors que tout le reste de la famille arrivait.

Je vécus un début de vie des plus paisibles, ma mère travaillait beaucoup mais je ne la voyais assez souvent pour savoir parfaitement parler le français à trois ans. Mon père me gardait toute la journée ou presque, à vrai dire, le théâtre russe n'était pas dans ses jours de gloire. C'est lui qui s'occupait le plus de moi quand j'étais gamin et c'est lui qui se posa question pour la première fois: Est-ce que notre fils est surdoué? Oui, je l'étais. Je savais parler et lire le français et le russe à quatre ans. Ma mère durant ses heures de temps libre, m'avait emmené chez un pédiatre et un psychologue pour évaluer mon Q.I. de petit garçon. Après cela, ma mère demanda à ce que je saute une classe, puis une seconde, ce qui ne me gênait pas du tout, j'avais le quotient intellectuel d'un enfant de six ans alors que j'en avais quatre.

Pendant toute mon enfance nous avions déménagé beaucoup de fois. J'étais né en Russie, puis nous étions partis en Espagne jusqu'à mes quatre ans, je parlais donc également assez bien l'espagnol. Puis nous sommes partis en Angleterre dans un village bien sombre où mon intelligence était mal vue. Au bout de quelques mois dans ce village horrible, je me faisais enlever, kidnapper par un homme complètement cinglé qui m'avait emmené dans une espèce d'entrepôt désert. J'avais gardé mon visage suffisant pendant tout le temps où il m'avait retenu mais à l'intérieur j'avais extrêmement peur que personne ne vienne me chercher. J'avais drôlement maigri en tout cas quand ils sont enfin arrivés, les secours. Ils avaient amené un jeune psychologue avec eux, il m'avait longtemps parlé puis se fut mon tour. Je l'aimais beaucoup, c'est lui qui m'a donné envie de devenir psychologue, c'est le métier que je veux faire depuis que j'ai six ans.

Les années passèrent et mes parents et moi avons déménagé d'Angleterre pour s'installer en Italie. Je ne parlais pas un mot d'italien et me retrouver dans ce pays alors que je ne comprenais presque rien (dieu merci j'avais quand même une certaine maîtrise de l'Espagnole qui m'aidait un peu). Les élèves d'Italie étaient un peu moqueur avec moi, ils ne comprenaient pas que je puisse avoir dix ans et déjà être au collège. Mes parents avaient tous les deux trouvés du travail, ma mère un peu plus facilement que mon père, qui s'était fait engagé dans un garage automobile. Mon père devait faire la révision de la voiture depuis des lustres et n'avais finalement pas eu le temps de la faire, ce qui nous coûta chère à tous les deux. Cette nuit là, ma mère avait travaillé tard, elle rentrait alors qu'il pleuvait. Une voiture en doubla une autre sur la voie d'en face et la voiture de ma mère ainsi qu'elle-même furent projetées dans le ravin. Elle en ressortie paralysée des jambes et incapable de parler. Elle pouvait toujours faire son métier, bien qu'il était beaucoup plus dur sans jambes, elle avait donc pris une assistante qui passait tous les jours. Elle était grecque et elle donnait des cours du soir à ceux qui le voulait. Ma mère qui avait bien compris que j'adorais les langues m'inscrivit à son cours et à des cours de langage des signes avec elle et mon père. Elle pouvait encore entendre et voir, mais ses cordes vocales ne répondait plus aux ordres de son cerveau, il fallait donc que nous parlions le langage des signes pour se comprendre. Ce fut très enrichissant, au bout de trois ans de pratique de l'Italien, du Grec et du langage des signes je me débrouillais plutôt bien, en même temps pas étonnant, j'étais surdoué.

Quatre ans plus tard, nous partions pour l'Allemagne, je ne m'y plaisais pas du tout mais je devais faire avec. L'allemand n'est pas une belle langue et elle ne m'a jamais fasciné mais j'ai été obligé de l'apprendre pour comprendre les cours au Lycée. Trois ans plus tard, après l'obtention de mon brevet, mes parents et moi retournions en Russie. Là-bas, ma grand-mère paternelle m'appris que j'étais destiné à une jeune fille du nom de Joan Mallory Brakanov, une Anglo-russe. Nous nous vîmes tout l'été et peu à peu grâce au hasard ou à l'obligation de nous marier un jour, nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre. Afin de rester avec elle plus longtemps, je décidai de commencer ma première année de Psychologie en Russie. Puis elle eut son bac à son tour et elle m'obligea presque à partir du pays. Je me retrouvai donc dans une université portugaise. Je ne connaissais pas la langue mais l'Espagnol et l'Italien me furent bien utiles pour l'apprendre rapidement. Après trois ans au Portugal, je décidai d'aller étudier en France, à Lyon, pendant que ma bien aimée étudiait la médecine à Saint-Pétersbourg, ou en tout cas c'est ce qu'elle m'avait dit avant que je ne découvre qu'elle était agent secrètes russe. Je fus particulièrement étonné sur le coup, mais je me rendais compte peu à peu que ça ne me dérangeais pas et on me demanda de rejoindre les rangs, d'abord en tant que psychologue, profiler puis en temps qu'agent. Je fais aujourd'hui équipe avec ma fiancée et Dimitri Trovoïvich, un cousin par alliance de Joan.