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C’est une histoire complexe comme il ne peut y en avoir que dans le monde de l’espionnage. En 1990, à Beyrouth, un agent de terrain de la CIA appelé Tom Bishop, opérait dans l’objectif d’assassiner un présumé chef terroriste en provenance de Chypre. Utilisant la couverture d’un reporter de guerre, il se lie d’amitié à une Syrienne d’origine Kurde, sans droit de citoyenneté comme tous les Kurdes en Syrie, travaillant pour le compte du croissant rouge, au Liban. L’agent de la CIA avait pour tâche d’utiliser le groupe humanitaire comme moyen de rencontrer le médecin du présumé terroriste, qui travaillait également pour le groupe humanitaire.

En dehors des objectifs de la mission, Tom Bishop et Azraïa Al’Nabarir formaient également un couple, chose condamné par le supérieur de Tom, dès qu’il le sut. D’autant plus qu’Azraïa ne paraissait pas blanche comme neige, certaines informations importantes manquantes. Pour une raison ou pour une autre, elle semblait impliquée dans un attentat contre l’ambassade de Chine à Londres. Tom ne voulut rien entendre et poursuivit sa relation avec Azraïa. Vous savez se que c’est, l’amour de toute une vie. Peu avant que Tom passe à l’acte, Azraïa disparu de la carte et ne laissa qu’un court message à ce dernier, lui disant qu’elle était en faite une agente de l'APO, œuvrant à Beyrouth pour endiguer le commerce d’armes des Chinois communistes dans le pays. Déconcentré dans sa mission, Tom Bishop est statué K.A. au cours la mission au nom de code « Green Pine », deux jours plus tard.

Rentré à Amman, en Jordanie, Azraïa n’a jamais eu officiellement de nationalité, et continuait d’être privée de celle de la Syrie compte tenu de ses origines. Elle accoucha d’un enfant, qu’elle appela du doux nom de Nasser. Elle le confie à une amie avant de repartir en mission à Shangaï, où elle sera faite prisonnière deux mois plus tard (à cause d’une taupe dans l'APO) et jamais personne ne viendra la sauver. Elle sera exécutée trois mois après sa détention, pour espionnage… À moins d’un an, le jeune Nasser Al’Nabarir était orphelin, sans nationalité ni citoyenneté, un apatride au père inconnu.

L’amie de Nazraïa éleva autant qu’elle put l’enfant. Ne pouvant l’envoyer à l’école, bien vite, elle réalisait le cul de sac dans lequel cet enfant se trouvait. Il y avait alors une option qui lui paraissait difficile, mais elle voyait mal quel autre choix elle avait. Elle alla voir l’ancien patron de Nazraïa. Ce dernier n’était même pas au courant qu’elle avait eu un enfant avec un Américain et apparemment, elle avait trouvé le moyen de prendre un long congé et d’accoucher dans la clandestinité. La raison qui l’avait poussé à garder un tel secret restait sans réponse, cependant, le directeur exécutif décida de prendre l’enfant sous sa protection, en mémoire des services rendus à la nation par sa mère. Soulagée, l’amie de Nazraïa se dit que le meilleur était fait.

Ne voyant aucune autre utilité chez cet enfant qu’en faire un futur agent de l’organisation, on l’envoya s’entraîner à diverses formes d’arts martiaux, suivant un véritable régime de Spartiate afin d’en faire une future arme de guerre. On apprit à l’enfant plusieurs langues, dont le mandarin, l'espagnol, le français, l’anglais, l’arabe (qu’il parle avec un accent syrien naturel) et le russe. On lui enseigna aussi plein de choses sur les armes, le fonctionnement de certaines agences. Un véritable programme fut mis sur pied, rien que pour lui. Isolé, sa vie était contrôlée de A à Z et il aurait vécu dans un pénitencier, son sort n’aurait pas été différent. Son prénom de Nasser fut mis aux oubliettes, bien qu’il sache qu’il existe. On l’entraîna plutôt à tenir divers rôles, à se pratiquer à passer une semaine avec une identité, puis la semaine d’après, changer. À 16 ans, on lui donna sa première mission. Le directeur exécutif, maintenant proche de sa retraite, voyait en Nasser un des éléments les plus prometteurs de son agence, mais seul le temps dira si « l’apatride » réussira à être à la hauteur.

C’était une mission délicate et risquée. Il devait infiltrer un groupe terroriste, dont le campement était situé dans la zone frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan. L'APO voulait ainsi aider ses alliés américains et en même temps éliminer un terroriste qui avait attaqué une ambassade de Taïwan au Soudan. Il alla donc se faire passer pour un jeune Égyptien en pèlerinage à Islamabad, où il rencontra un imam qui l’invita à combattre pour le Djihad. Après quoi, il partit pour les montagnes avec un groupe d’adolescents de son âge, pour traverser l’entraînement du camp terroriste, ce qui fut assez facile pour lui. Il alla même jusqu’à participer à une attaque sur un convoi des forces de l’OTAN, à laquelle il fut blessé à la cuisse en recevant un fragment de grenade. Remis de sa blessure, il était vu comme un vrai héros dans le groupe, puisque le jeune homme de seize ans avait visiblement de bonnes capacités de combat… Puis, une nuit, il assassinat le chef du camp, dans son sommeil, car il s’était vu accorder le privilège d’être sur sa garde rapprochée. Après quoi, il laissa la position aux drones américains, qui finirent le boulot et réduire à néant le campement. Un hélicoptère vint le chercher dans le village de Panjawaï et c’est ainsi que Nasser traversa son premier baptême de feu.

Aussitôt, on le prépara pour une nouvelle mission et c’est ainsi qu’il vécut. Pas toujours des missions de combat, parfois d’infiltration, vol de renseignement, prise de contact avec des agences étrangères. On le prenait souvent pour un sous-fifre et non un agent officiel, dû à son jeune âge. On le fait parfois travailler en duo, mais il œuvre mieux seul, en loup solitaire.

D’ailleurs, ces vacances préférées sont celles au bord de la mer, où là, il peut vraiment se détendre. Il a aussi eu la chance quelque fois de découvrir les femmes, mais il reste quelqu’un de distant et de détacher, de mystérieux aussi. Loyal à son service, son métier est sa vie et il ne vit que pour lui. Quelqu’un pourra peut-être lui faire découvrir autre chose par contre, et lui faire prendre connaissance de certaines choses de la vie. La couverture qu’il a le plus souvent est celle d’un jeune photographe d’un pays quelconque, parfois arabe, parfois Amérique du Sud.