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Beginning of my life

L'histoire de Juliette commence il y a plus ou moins trente ans. Il faisait beau, il faisait chaud. Enfin, plutôt doux pour un mois de Février, à Paris, alors qu'il avait neigé pratiquement toute la nuit et la veille. Mais il faisait plutôt bon dehors. La tempête de neige était passée. Pas au moins de sortir carrément bras nus, mais presque.

La famille Beaumont avait déjà un enfant, un petit blondinet, qui avait un peu plus d'un an. Très précisément, seize mois. Mais la famille n'allait pas tarder à s'agrandir puisqu'un second enfant était sur le point de naître. Enfin, c'était une question de semaine. Le médecin avait dit que le bébé arriverait d'ici deux à trois semaines. Comme pour leur premier enfant, les Beaumont avaient décidé de ne pas connaître le sexe de leur futur enfant. Après tout, la naissance d'un bébé était une bonne surprise de la vie. Et dans la vie, il n'y a que peu de véritables surprises bien heureuses. Certes, ça pouvait être problématique pour la chambre du bébé, parce que difficile de savoir de quelle couleur faire la chambre. Et aussi, la couleur des futurs vêtements. Mais qu'importe. Ils arriveraient à se débrouiller.

Madame Beaumont, alias Catherine, ou Cate, et future maman à nouveau, était derrière ses fourneaux, préparant le dîner du soir. Son fils était tranquillement en train de jouer dans le parc à jouets qui lui était destiné. Des petits camions, un faux téléphone pour appeler papa ou maman, et des peluches. Et d'autres petits trucs. La vie est belle quand on est un bébé, pour sûr. On joue, on dort, on mange, on fait caca et pipi, et on s'occupe de nous. Où était le père ? Adrian était dans le garage, en train de bricoler la voiture. Catherine s'était tournée pour jeter un coup d'oeil à son fils quand elle fut prise de violentes contractions. La petite Juliette pointait le bout de son nez plus rapidement que prévu.

Hop hop, en vitesse, on confie le petit à des voisins, les gentils voisins, un petit couple de vieilles personnes toujours prêt à rendre service. Et dans la minute qui suivait, voilà les Beaumont qui grimpaient dans la voiture et qui filaient à l'hôpital, et ce le plus rapidement possible. Le travail fut assez rapide. Apparemment, Juliette avait très envie de respirer à plein poumons et de faire entendre ses petits cris. Un beau bébé, selon les médecins. Et la parité était respectée. Une fille, un garçon. Que demander de plus ? Le couple était comblé de bonheur.

Petite dernière de la famille, Juliette fut choyée et aimée de tous. C'était comme ça dans la famille Beaumont. Tous s'appréciaient les uns les autres. A Nöel, le Jour de l'An, ou bien le 14 Juillet, les jours fériés, c'était une bonne raison pour se retrouver en famille. Les oncles, les tantes, les cousins, les cousines, et les grands-parents. Du côté maternel, mais aussi paternel. Ca faisait de sacrées réunions, pour sûr. Et parfois, ce n'était pas toujours facile pour loger tout ce petit monde. Mais on poussait les lits, on poussait les meubles, et on essayait de trouver un peu de place. Quand on veut, on peu, non ?


Sometimes, life is a bitch

Comme tous les enfants, Juliette en vint à grandir. Et oui, elle n'allait pas rester une éternelle pouponne, non ? La fillette aimait beaucoup l'école. Et quelque chose plus en particulier. C'était le fait qu'elle avait une classe de décalage avec son frère. Et que comme lui était une petite teigne, une petite terreur, tout le monde savait qu'il ne fallait pas toucher à la petite soeur Beaumont. Sinon, et bien, on risquait de se faire botter les fesses plus rapidement qu'il ne le faut pour dire ouf. Gregory était plus que protecteur envers sa petite soeur. Parce qu'il n'avait qu'une soeur. Et que même pour une petite brute, la famille, c'est important.

Juliette passait beaucoup de temps avec son frère. Parce qu'il la protégeait. Et parce qu'il arrivait toujours à lui rendre le sourire. Quand elle était d'humeur maussade, Greg passait dans les parages. Et hop, une petite blague, une pitrerie, et sa soeur retrouvait le sourire. Ils se soutenaient mutuellement. Ils étaient toujours là l'un pour l'autre. Greg avait des problèmes à l'école ? Du moins, dans ses devoirs ? Juliette était là pour lui filer un coup d'main. Parce qu'elle était sacrément douée, plus que lui, et ce même s'ils n'avaient qu'un an d'écart. Un prêté pour un rendu, en quelque sorte.

A l'adolescence, leur relation n'avait pas vraiment changée. Juliette essayait de remettre son frère sur le droit chemin, parce qu'il s'en éloignait. Il jouait les mauvais garçons et faisait pas mal de bêtises. Mais sans Juliette, nul doute que ça aurait été plus loin. Contrôler son frère, ou plutôt, faire en sorte qu'il ne dérape pas, ce n'était pas une chose aisée. Surtout que Juliette accordait une grande importance à ses études. Et qu'une autre partie de son attention était accaparée par les garçons. Bah oui, même si elle était une petite fille sérieuse, il lui arrivait tout de même de sortir et de faire un peu la fête.

Une de ses fêtes tourna, disons, plutôt mal, si on reconsidère la question à présent. L'addition une Juliette un peu trop saoule, plus un ami de son frère qui l'appréciait un peu trop égal un réveil où ils s'étaient retrouvés dans le même lit sans trop se rappeler ce qui s'était passé. Cet incident aurait pû être sans conséquences. Mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Et même ses parents furent extrêmement compréhensifs sur ce coup là, Juliette ne pouvait se résoudre à élever un enfant qu'elle ne désirait pas plus que cela. Parler d'ôter la vie, c'est une chose. Mais le faire réellement, c'en est une autre. Un compromis. Mener à terme sa grossesse. Et le ou la faire adopter. C'était la seule chose de bien à faire, même si, à présent, Juliette regrette un peu. Mais elle sait qu'elle n'a pas laissé passer sa chance et que sa famille, elle la construira avec Josh.


And sometimes, life is your best friend

Après cet accident de parcours malencontreux, si on peut dire ça comme ça, Juliette reprit ses études. Ou plutôt, débuta ses études de médecine. Son frère, elle le voyait un peu moins régulièrement. Non, il n'avait pas tombé totalement dans le côté obscur, mais disons que c'était mieux pour elle, comme pour lui, qu'ils s'éloignent un peu. Et puis, selon Gregory, ça leur ferait du bien que de ne plus se voir toutes les semaines. Une fois de temps en temps, c'était toujours mieux que rien. Et puis, l'un comme l'autre devait mener sa vie comme il l'entendait, non ?

Après avoir obtenu son diplôme, Juliette obtint un poste sur Paris, dans un hôpital assez bien côté. Elle avait tout juste vingt-quatre ans quand elle fut contactée par l'OMS. Ils avaient besoin de volontaires. La grippe aviaire venait de se déclarer et l'OMS avait grandement besoin de médecins. C'était plus qu'une nécessité. Bien évidemment, Juliette aurait pu refuser. Elle aurait pu rester, tranquillement, au chaud. Mais elle n'en fit rien. Peut-être l'appel des voyages venait de se faire entendre. Peut-être qu'elle avait besoin de bouger, de voir le monde. Elle fit ses bagages et travailla donc sur ce premier cas de concert avec ses collègues. Une expérience enrichissante selon elle.

Après cela, Juliette se décida à partir, de temps à autre, quand elle savait que l'hôpital n'avait pas besoin d'elle ou que l'affluence des patients était plus basse que d'habitude. Elle s'en allait, quittait la France pour des missions humanitaires d'un mois, ou deux, voire plus. Ca dépendait des besoins, de son envie de rester, ou pas, sur le terrain. Ca dépendait de beaucoup de choses.

Juliette aurait pu continuer sa vie de cette manière. Partagée entre les missions humanitaires, et son poste en France. Mais il faut croire que le destin en avait décidé autrement. Pourquoi donc ? Cela faisait quelques jours, quatre précisément, qu'elle était rentrée sur Paris après une nouvelle mission, au Soudan. Une nouvelle fois, elle en avait vu des vertes et des pas mûres. Et comme à chaque fois qu'elle revenait, elle avait un peu le moral dans les chaussettes. Enfin, moins depuis qu'elle avait parlé à son frère, au téléphone. Encore une fois, Greg avait su lui rendre le sourire. Juliette se promenait donc dans Paris. Elle comptait faire les boutiques. Et puis, bam, on la bouscula. En américain complètement perdu, il s'excusa et demanda son chemin. Il y avait mis les mots, avait su faire preuve de charisme. Etait-elle tombée sous le charme après ce premier contact ? Possible. Quoi qu'il en soit, Juliette s'était décidée à lui faire visiter la ville. Ca aurait pu s'arrêter là, mais non, puisqu'ils dînèrent ensemble. Et passèrent la soirée ensemble pour au final se retrouver dans le même lit.

Une relation d'un soir ? D'un week-end ? Juliette aurait pu croire que c'était le cas, que ce n'était qu'une aventure sans lendemain et qu'ils ne se reverraient jamais. Cette idée la faisait déprimer rien que d'y penser, mais ce ne fut pas le cas. Josh revint la semaine d'après. Et la suivante, et encore, et encore. Au final, ça fait deux ans, à présent, qu'ils sont ensemble. Deux ans qu'ils s'aiment. Malgré la distance, malgré les voyages, ils s'aiment comme au premier jour. L'autre jour -NB : dans le scénario, c'est marqué y'a un mois, et dans la prez de Callen, y'a six mois. Lequel des deux ?-, Josh lui avait proposé que d'aller faire un tour près de la Seine. Une petite balade romantique. Main dans la main. En fait, cette promenade cachait autre chose. Une demande en mariage. Demande qu'elle accepta d'ailleurs. La date du mariage reste encore à être prononcée, et tout est encore à préparer. Mais Juliette ne compte pas lâcher sa perle rare. Elle l'aime trop pour envisager de le laisser filer.

Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Josh Harris n'est pas Josh Harris. Et qui sait ce qui pourrait se produire si elle l'apprenait ? Est-ce que Juliette le prendrait bien et se foutrait totalement de son mensonge ? Parce qu'elle pourrait considérer que tout n'était pas mensonge ? Ou bien le prendrait-elle mal, prendrait ses clics, ses claques, et leur chien et filerait alors loin de lui ? Là est toute la question.