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Scars remain us where we've been, they don't have to dicte where we're going. I wish that's true


Mon histoire ? Si je vous racontais mon histoire, cela voudrait dire que je vous révélerais qui je suis réellement et malheureusement je ne peux pas faire ça. Vous insistez ? C'est vous qui voyez mais sachez que je devrais trouver un moyen de vous faire taire dans ce cas. Et tous les moyens sont bons.

Tout d'abord Lauren Alyson Fendon n'est pas mon vrai nom. A vrai dire pratiquement tout ce que j'ai écrit sur ma fiche d'identité est faux. Et oui ! En réalité je m'appelle Iliana Vasquès. Je suis né à Bogota, en Colombie, le 16 Novembre 1988. La pauvreté, la violence, les courses-poursuite, les bidonvilles, je connais. C'était mon quotidien, ma maison. J'ai appris très vite à me défendre et fuir quand il le fallait. Mes parents, c'est à peine si je les connaissais ; ils passaient leur temps à travailler, nuit et jour. Je ne les voyais quasiment pas. J'avais un frère et une sœur avant moi et après moi. Mon frère aîné s'était lancé dans le trafic de drogue, ça rapportait plus. Mon père n'a pas aimé, c'était un homme de principe, il l'a mis à la porte. Ma sœur se prenait pour ma mère alors c'était sûr ça ne marchait pas. On passait notre temps à nous engueuler. Nous vivions dans un minuscule appartement avec une seule chambre réservé à mes parents. La proximité était étouffante, le manque d'intimité insupportable. Inutile de dire que je passais plus de temps en dehors de nos quatre murs qu'à l'intérieur. J'aimais traîner dans les rues avec mon ami Nahuel. Nous nous sommes rencontrés la première fois j'avais cinq ans et lui sept. Première fugue. J'étais précoce. Nous ne nous sommes plus quittés, devenus inséparables. Parfois lorsqu'on s'ennuyait on allait à l'école gratuite du quartier mais bon nous n'y restions pas très longtemps préférant nous amuser et commettre des petits larcins. C'était mon meilleur ami. Un jour, après avoir voler un ballon de foot, Nahuel l'avait envoyé dans une propriété privée. J'avais neuf ans il me semble. Vu la difficulté qu'on avait eu à se l'approprier, la moitié des enfants du quartier sud nous avez pourchassé pendant trois heures, il était hors de question qu'on abandonne notre trésor, alors il nous fallait le récupérer. Cette propriété était extrêmement bien gardée, plusieurs hommes carrément balèzes se baladaient l'arme au poing. Escaladant, courant, se cachant, nous parvinrent à reprendre ce qui nous appartenait. Malheureusement les chiens nous ont sentis. Ce fut la débandade. Nous avions eu la frousse de notre vie mais c'est avec le sourire et entrecouper de fou-rire euphorique que nous apprécions notre bien. On s'était bien amusé ce jour-là et avec l'insouciance qui nous caractérisait nous continuons notre vie. Trois jours plus tard un homme est venu nous chercher prétextant qu'un homme très riche voulez nous parler. Il voulait nous offrir un boulot qui paierait grâcement. Nous aurions dû nous douter que quelque chose n'était pas clair mais nous étions des enfants qui rêvions qu'à une chose:s'enfuir et l'argent était un bon moyen d'y arriver. Alejandro Perto, c'était le nom de celui qui allait devenir notre chef. Il était le dirigeant d'un groupe paramilitaire. Il nous a formé, conditionné pour devenir de bon petit soldat à sa solde. Nous faisions tout ce qu'il demandait, absolument tout. La seule condition était que Nahuel et moi restions toujours ensemble. Du jour au lendemain il n'y avait plus de traces de nous dans les rues des bidonvilles. Je me demande parfois si un membre de ma famille s'est rendu compte de mon absence. Peu importe, eux ne me manquent pas.

L'année de mes dix-sept ans, Alejandro nous confia une mission de prise d'otage. Après des années d'entraînements, puis à jouer les mules et enfin à s'occuper du trafic d'armes, c'était une sacré promotion. La cible était le fils d'un riche promoteur français. Pendant vingt-un mois nous le gardions en otage. C'était la première fois que nous faisions ça et c'était dur autant pour lui que pour moi. Nahuel avait plus de sang-froid. Je me suis rapprochée de ce jeune homme qui était légèrement plus âgé que moi. Malgré des débuts d'échanges difficiles, au fur et à mesure un lien s'établit. Il m'apprit sa langue, sa culture et moi je buvais ses paroles. Nahuel observait nos conversations d'un mauvais œil jusqu'au moment où il explosa de rage. Dans une de nos cabanes cachées dans la forêt nous nous engueulâmes avec véhémence. Mais ce fut aussi le jour où nous eûmes le courage de révéler nos sentiments l'un pour l'autre. Notre relation s'en retrouva encore plus solide qu'avant mais nous tenions à garder cela secret.

Après cette mission, on grimpa rapidement les échelons, se spécialisant dans ce qu'on pourrait appeler la Sécurité intérieur. Nous excellions dans notre domaine, à nous deux, nous faisions trembler les plus fougueux et téméraires. On faisait régner l'ordre au sein des troupes et en dehors. Nahuel s'occupait plus de tout ce qui était force et moi celle de la dissuasion. Mais si il fallait en arriver au main nous étions tous les deux aptes à assurer et à flanquer une bonne raclée. Et puis tout bascula. C'était un soir d'été. Il faisait très chaud, je m'en souviens. Nahuel et moi devions rendre visite à vendeur américain. Il devait nous montrer sa marchandise pour qu'on puisse la contrôler avant de l'envoyer à notre chef qui lui s'occuperait de la transaction. L'entrevue se passait à huit clos donc pas d'armes-officiellement-. La routine. Mais rien ne se passa comme prévue cette nuit-là. Il s'était avéré que l'américain n'était pas un trafiquant d'armes mais un flic. Nahuel a paniqué. Ils se
sont battus et puis un coup de feu. J'étais complètement tétanisée car pour la première fois Nahuel n'avait pas le dessus. Au bruit du coup de feu, je sortis mon couteau. Nahuel s'écroula au sol comme une masse. Un flot abondant de sang s'écoulait de son abdomen, je me précipitais vers lui mais je n'eus pas le temps de m'approcher car le flic pointait le canon de son arme sur ma tête. J'étais effrayée. Il m'ordonna de me lever, j'obéis. Tout se passa si vite. Je me battis à mon tour avec lui et plantais à plusieurs reprise mon couteau dans sa chaire. La peur fit place à la rage et avec l'énergie du désespoir je le poignardais jusqu'à ce que la vie le quitte. Sa mort ne fut qu'un soulagement éphémère car elle ne compensait pas la perte de Nahuel. Cette nuit-là je pris la décision de quitter la Colombie.

Je suis une fugitive. Recherchée par le gouvernement américain et colombien. Je fuis depuis trois ans. Après avoir changer mon identité, je suis venue m'installer aux Etats-Unis. Je me suis dit qu'ils s'attendraient moins à me trouver sur leur territoire alors que je faisais partie des criminelles recherchées. J'ai accumulé les petits boulots, parfois j'acceptais des jobs occasionnels qui requéraient mes talents cachés. J'aimais me faire passer pour quelqu'un d'autre, inventer une histoire à chaque fois afin de protéger ma nouvelle identité, et puis ça arrondissait mes fins de mois. J'avais prévu de vivre normalement, sous les radars, sans problème mais la CIA en a décidé autrement. La première fois qu'ils m'ont contacté j'ai cru qu'ils avaient découvert mon secret et puis je me suis dit qu'après tout cela pouvait être un avantage que d'être dans la CIA. Cela faisait donc presque neuf mois que j'avais intégré l'agence. Je suis une bleue parmi les bleus. Apparemment j'avais fait sensation pour mes talents langagiers, il est vrai que je parlais quatre langues couramment et mes facultés à m'intégrer parmi les méchants, ce qu'ils ne savent pas c'est que j'en suis une. J'avais un sacré réseau. Je mens comme je respire et on ne se méfie pas de moi, ce qui est plutôt avantageux alors pour les missions d'infiltration je serais un atout selon eux. C'est eux qui le disent moi je suis meilleurs quand il s'agit de descendre froidement quelqu'un mais ça ils ne le savent pas encore.

Est-ce que je m'adapte à mon nouvel environnement ? Elle est bonne cette question ! J'ai l'impression d'être une brebis lâchée parmi les loups. Il ne faut pas oublier que je suis une espionne dans un nid d'espions. Chaque agent est un potentiel ennemi, capable de découvrir la vérité sur moi alors on ne peux pas dire que je m'intègre mais je m'adapte. Je fais profile bas et je joue la comédie comme d'habitude. Pour eux je suis Lauren Fendon, une jeune femme d'une classe moyenne qui s'est frottée à de biens vilains garnements et qui contre tout attente s'en est tirée remarquablement bien.