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"Un couteau permet de capter toutes les... nuances..."

Préface

Cette histoire commence en 2000, lorsque Nikita réussit à échapper à la mort. Le récit pourrait commencer à sa naissance, en l'an 1988, mais les jeunes années de cette femme n'intéressent personne, pas-même moi. Un début de vie joyeux, à l'abri de tous besoins dans une famille prospère, cela n'est pas... trépidant. Non, décidément, on s'en fiche. Donc accélérons le temps et partons pour l'an 2000, ère nouvelle pour le monde.

Chapitre I

8 Août 2000, aux alentours de 23h15.

L'insomnie était courante chez elle, la forçant à passer des nuits éveillée. Cependant, cela ne la dérangeait pas plus que cela, parce qu'elle aimait la nuit. Tout était possible quand le ciel était noir, à condition que l'inconnu ne fasse pas peur. Mais Nikita n'en était pas effrayée, plutôt fascinée. Souvent, la nuit, elle s'offrait une escapade dans la forêt longeant le manoir dans sa totalité. Là, son père lui avait apprit à construire des pièges, lui avait montré les cachettes ; en d'autres mots, survivre. Et cela ne lui aurait jamais effleuré l'esprit qu'elle allait devoir mettre en pratique ce que lui avait enseigné son père, là, cette nuit, surveillée par les étoiles.

23h34.

Nikita flânait entre les arbres, balayant d'un pied rêveur les feuilles tombées de leurs montagnes. Le froid était glacial mais cela ne lui faisait rien, elle était habituée aux températures de ce genre. Soudain, un bruit d'hélicoptère se fit retentir. Le spot qui y était attaché éclairait le manoir entier, tandis que des troupes, vraisemblablement militaires descendirent de ces dragons mécaniques et se dirigèrent vers la porte centrale. Elle courut se cacher, discrète comme un chat, dans le tronc d'un arbre que son père avait creusé. De loin, elle pouvait voir sa maison prendre feu, et perçut facilement des détonations d'enfer. Elle ne pouvait retenir ses larmes, mais aucun bruit ne pouvait sortir de sa bouche. Des personnes armées patrouillaient dans la forêt pour s'assurer qu'aucun survivant ne s'échappait, mais Nikita resta imperceptible. Une fois ces inconnus partis, elle sortit de sa cachette et se dirigea, en pleurs, vers son habitat. Elle savait très bien ce qui s'était passé, mais luttait pour ne pas se laisser submerger. Elle monta les escaliers quatre à quatre, et son premier instinct lui dit d'aller chercher une arme. Elle s'empressa d'aller le faire, arme qu'elle trouva scotchée sous une table. Elle vérifia le chargeur et le rentra dans le pistolet. Elle s'avança, mort à la main, vers la chambre de ses parents. A pas de velours, elle marchait. Elle poussa légèrement la porte, puis l'ouvrit d'un grand coup de pied. Un homme l'attendait, un homme désarmé. Il lui dit que c'était la vie, qu'ils devaient mourir. Elle détourna son regard et vit le corps de ses parents sur le lit conjugal, une balle dans la tête de chacun. Elle exécuta l'inconnu qui sembla vouloir la tuer à son tour. Elle alla ensuite dans sa chambre après avoir embrassé et fermé les yeux de ses parents, où elle réunit quelques affaires, une photo et un carnet. Elle alla dans la cuisine où elle trouva un couteau affûté, et fourra le pistolet dans son sac. Elle enfila ses bottes de cuir noires, et fuit à travers la pénombre et les bois.

Chapitre II

11 juin 2004, 13h27

Nikita titubait dans une des rues de Washington. Elle marchait hasardeusement, mettant péniblement un pied devant l'autre. Son maquillage avait coulé, elle semblait fatiguée et c'était un miracle qu'elle soit encore debout. Elle tomba, exténuée, au pied d'une femme. Elle leva la tête et se retrouva nez à nez avec une dame d'une trentaine d'années à la peau halée. Ses yeux laissaient transparaître qu'elle devait venir d'Hawaï, du moins c'était ce que lui avait glissé son père à l'oreille. Cette inconnue l'aida à se relever, et elle se présenta. « Je m'appelle Carla. » Elle avait un sourire réconfortant sur le visage, mais Nikita n'y était pas sensible. Elle n'était sensible à pas grand-chose, à vrai dire. Elle était encore sous l'effet des substances qu'elle avait absorbé. Ses yeux fuyaient le regard des gens, mais était attiré par celui de Carla. Elle se releva péniblement, aidée par l'épaule que lui tendait cette femme. « Vous n'avez pas l'air en forme. Allez, venez. » Elle l'emmena avec elle, et la demoiselle n'opposa aucune résistance ; elle ne pouvait, de toutes manières. Elle fut entraînée dans une petite maison de la classe moyenne, qui semblait appartenir à la bonne âme. Elle l'emmena dans une pièce spéciale, toute faite de bois, comme un sauna. Et pour cause, s'en était un. Quelques heures plus tard, elle était sevrée et Carla vint la chercher. Elle l'accueillit et pour la première fois depuis quatre ans, Nikita eut une porte de sortie qui s'ouvrit devant elle. Elle s'empressa de la passer.

Chapitre III

25 septembre 2006, 01h06

Un homme était allongé, caché sous des draps beiges. Il se trouvait, à plus grande échelle, dans un immeuble de la banlieue de Manhattan. Il était, ma foi, accompagné d'une jolie jeune femme à ses côtés. Ils semblaient tous deux peu vêtus et amoureux, l'une se lovant dans les bras de l'un. La nuit trônait sur la ville et les habitants, tout comme les oiseaux et autres animaux de New-York, dormaient (pour la majorité). Soudain, une sonnerie se fit entendre dans la chambre, éclairée dans sa totalité par la lune. La main hasardeuse de la jeune femme tapait sur la table de chevet, à la recherche d'un téléphone. Elle l'attrapa non sans peine, et répondit à la peine. Les yeux fermés, elle se décala et l'homme aussi, passant son bras sur la poitrine de l'inconnue.

- Carla ? demanda-t-elle d'une petite voix.
- Nikita, viens vite, je crois que Bryan a des problèmes et il y a des policiers dans la maison !

Instantanément, Nikita ouvrit les yeux.

- J'arrive, dit-elle fermement avant de raccrocher.

Elle se redressa, poussa le bras de l'homme. Et se leva. Elle enfila ses sous-vêtements, son jean skinny et sa chemise blanche légèrement transparente, et ouvrit la porte de la chambre. Elle chaussa ses pieds de Converse noires, et entreprit d'ouvrir la porte. Elle dévala les marches du perron et entra dans sa voiture. Elle roula à toute allure dans la ville pourtant loin d'être déserte jusqu'à une maison de Brooklyn. Elle ne prit même pas la peine d'y toquer et entra. Elle traversa le couloir et déboucha sur une pièce où se trouvaient Carla, Bryan, un toxico dont elle s'occupait, et deux policiers. Les choses allèrent très vite et au final, les deux policiers furent tués, David volatilisé. Nikita, elle, se retrouvait au sol, blessée au ventre et aux côtés de Carla, qui elle s'approchait doucement de la mort. Elle n'eut de cesse de la remercier pour ce qu'elle avait fait pour elle, pour la vie qu'elle lui avait permit d'avoir, et lui promit qu'un jour, ce sera à son tour de prendre quelqu'un sous son aile. Carla s'éteint quelques minutes plus tard, le visage inondé de larme mais éclairé d'un sourire fier. Elle ferma les yeux et se laissa emporter. Nikita pleura toutes les larmes de son corps, mais eut la force d'appeler les secours. A son tour, elle se laissa aller, serrant dans ses bras l'ange gardien sa vie.

Chapitre IV

25 septembre 2006, 03h18

- Elle a reçu une balle dans l'abdomen, mais rien de grave, elle n'a fait que traversé, et aucun organe vitale n'a été touché. Elle va s'en sortir.
- Tant mieux, je vous remercie.

Nikita dormait dans un lit d'hôpital, avec David à ses côtés. Elle se réveilla paisiblement, mais se retrouva vite effrayée par les souvenirs qu'elle avait de cette nuit. Les heures passèrent, et elle n'avait cessé de penser à sa vie. Elle prit une décision surprenante. Elle voulait tuer. Tuer pour gagner de l'argent. Mais ne tuer que des ordures, ceux qui le méritent.
Quelques jours plus tard, elle avait déjà commencé à reprendre son entraînement, qu'elle avait laissé tomber il y a des années. Elle reprit le maniement des armes, secrètement. Jusqu'à pouvoir offrir ses services. Elle enchaînait les contrats et, en plus de régler des cas, elle entra dans le monde de l'adrénaline et du danger, ce qu'elle aimait tout particulièrement.

Chapitre V

30 mai 2007, 15h20

Nikita se posta à la réception d'un hôtel très sélect, habillée d'une magnifique robe noire s'arrêtant au dessus des genoux. Elle présenta un papier à la demoiselle qui l’accueilli et elle fut autorisée à monter. Elle prit l'ascenseur et se fit déposer au 7ème étage. Elle avança vers la porte de la chambre 116 et toqua. La porte s'ouvrit sur un homme d'une trentaine d'années, en costume noir, du moins ce qu'il en restait puisqu'il n'avait que le pantalon.
- Je vous en prie, dit-il à l'intention de la jolie slave et l'invita à entrer.
Elle entra avec plaisir dans la chambre éclairée d'une immense baie vitrée qui faisait office de mur. Elle lança son sac sur un fauteuil, balança ses escarpins un peu plus loin, et se retourna. Elle ouvrit sa robe et l'enleva, se retrouvant en sous-vêtements. Cette lingerie noire la mettait particulièrement en valeur, d'ailleurs. Elle courut vers l'homme et sauta dans ses bras, l'embrassant avec envie.
- Matthew... dit-elle sensuellement.
- Toi aussi tu m'as manqué, ma puce.
Il l'emmena sur le lit, et la couvrit de baisers plus torrides les uns que les autres. Il se leva, la laissant seule, et alla chercher deux verres. Seule dans la pièce principale, Nikita fila attraper son sac et en sortit un couteau, qu'elle alla caché sous la couette du lit. Elle s'y allongea de nouveau, attendant avec une fausse joie le verre, et l'homme. Ils buvaient tous les deux, quand soudain, elle balança le verre contre lui, et commença à le frapper. Elle le fit s'agenouiller d'un coup de pied élégant, et plaça un coup de genoux en plein sur sa colonne vertébrale. Cependant, il se débattit. Il se releva et plaqua Nikita contre le mur. Celle-ci se dégagea, se servant de coude, et propulsa Matthew avec un autre coup de pied. Elle sortit la lame, et courut vers lui. Craignant une contre-attaque, elle fit une acrobatie et se retrouva derrière lui, pour enfin la lui planter près du coeur. Dans ses derniers mots, il lui parla de son passé qu'il connaissait apparemment bien, de ses parents, et de leurs faiblesses. Les larmes perlaient sur son visage et elle faiblit. Il en profita pour la plaquer au sol et la frappé au visage. Tout à coup, la porte s'ouvrit dans un grand éclat et des hommes armés rentrèrent. C'était le début d'une nouvelle vie, cette porte qui s'ouvrit à nouveau mais vers un tout autre univers.

Chapitre VI

Date et heure inconnue

- Monsieur le Directeur, qu'est-ce que vous pensez de Nikita ?
- Elle est très prometteuse. Elle sera parfaite pour des missions d'infiltration avec meurtre à la clé. Regardez la se battre... C'est comme si elle avait été élevée à tuer. Mettez-là sur les dossiers délicats, je suis sûr qu'en commençant de la sorte, elle sera rapidement une des meilleurs agentes de l'Agence...