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Un espion comme toi il n'y en a pas deux... Dieu merci!


_ « Jayden ! Jayden ! Regarde moi avant un jolie sourire ! » Je lui souriais et le flash m'éblouissait donnant une fois de plus un résultat assez particulier. Je n'avais que trois ans et déjà je remplissais des albums entiers de photo, gravant pour toujours ses moments si particulier. C'était le bonheur à l'état pure à cette époque. J'étais la fierté de mes parents, et le modèle favoris de ma mère photographe. Nous avions de l'argent, plus qu'il n'en fallait pour être heureux, et nous étions une famille soudée. Nous étions tous les trois contre le reste du monde.

Mais le bonheur est une chose éphémère et il ne fallut pas longtemps pour que mon monde bascule dans les ténèbres. J'avais six ans cette année-là. Il pleuvait dehors comme souvent à Londres, un temps à ne pas mettre le nez dehors. Ma mère et moi étions en train de préparer des biscuits, noël approchant à grand pas c'était le moment idéal. J'avais déjà de la farine partout et la cuisine ressemblait à un champs de bataille. Ma mère surveillait les opérations de loin, je ne voulais pas qu'elle m'aide je voulais le faire comme un grand. Je fus éblouie à nouveau par le flash et au même moment on frappa à la porte. La suite fut plus vague dans mon esprit. Elle se dirigea vers le porte, et m'ordonna à voix basse de me cacher dans l'armoire à manteau. Je pensais à un jeu. On frappa plus fort et la porte sembla céder dans un grand fracas. Je me blottis au fond de l'armoire, les yeux fermés et les mains sur les oreilles. J'étais terrifié. Mais curieux, trop curieux, j'entrouvris la porte juste à temps pour voir ma mère se faire embarqué par ses hommes. La suite ? Et bien l'ouverture d'une enquête policière, les nombreux interrogatoires sur ce que j'avais vu. L'homme qui s'occupait de mon cas, un vieux policier perdait patience de jour en jour, il haussait la voix. _  «  Mais tu dois savoir quelque chose petit ! Bon sang fais un effort ! On cherche ta maman ce n'est pas un jeu. » Je finis par me replier sur moi-même et à ne plus faire entendre la mienne de voix.

« Comment tu t'appelles ? » Je regardais cette petite tête rousse devant moi qui me fixait et me parlait. J'avais sept ans maintenant et j'étais placé dans la catégorie si l'on peut dire des enfants bizarres. J'étais suivi par une psychologue depuis un an qui n'avait toujours pas réussis à me faire dire le moindre mot. Dans quelques instants elle allait être verte de jalousie.  « Jayden ». Les mots étaient hésitant mais le ton y était. « Moi c'est Gabrielle »  je lui souris et la conversation se lança comme ça. Elle ne me forçait pas ou ne me prenait pas pour un idiot alors pourquoi est-ce que je ne lui parlerai pas ? Mon père en sortant de son bureau fit une drôle de tête. La fille de la secrétaire avait réussi là où des spécialistes payés un prix fou avait échoué. D'ailleurs Gabrielle et moi sommes devenus de véritables amis ! Inséparable. Je passais mon temps libre avec elle. Ses parents étaient devenus des amis. Mais ils ont déménagés et je l'ai oublié... enfin pas vraiment.

La vie fut plus simple à partir de ce moment. Je fus à nouveau scolarisé et étais plutôt doué bien que du genre je-m’en-foutiste. La normalité reprenait une place importante dans ma vie. Enfin j'avais toujours un problème. Je faisais d'horribles cauchemars la nuit, des cauchemars qui étaient réellement arrivés, des souvenirs...  Je me focalisais la journée sur des choses sans importantes, je passais des heures à écrire encore et encore pour me « vider » la tête. C'est aux alentours de mes 15 ans qu'on se rendit compte qu'il était possible que je souffre d'Hypermnésie. Un terme barbare pour dire simplement que j'ai un trouble au niveau de la mémoire et que je stocke trop rapidement les informations aux lieux de les oublier. Vous souvenir de quelque chose qui s'est passé il y a dix ans n'est pas chose facile ? Pour moi c'est comme si c'était hier. Je peux donner sans problème des détails. Enfin ca ne fonctionne que lorsque ca me concerne. Je ne suis pas un super héros comme dans les films qui sait rien qu'en voyant un cheveux ou un objet toute la vie de la personne. Je me souviens seulement de ce qui m'est arrivé. Sauf que j'ai aussi les problèmes qui vont avec. J’angoissais facilement, les peurs du passé pouvaient refaire surface aussi terrifiante. J'avais quelques troubles du comportement. C'est une névrose ni plus ni moins. Une maladie dont vous êtes conscient et capable de contrôler, du moins les effets. J'étais toujours suivis par un psychiatre qui me faisait travailler ce qu'il appelait « cette vilaine qualité » pour ne pas tomber dans le mauvais côté de la chose...

Bref, passons à mon premier jour en tant que futur espion pour le S.I.S. Mes capacités mentales n'avaient pas été discutés. Ils avaient compris le potentiel en moi, et ce dont ils allaient pouvoir en faire. La récolte d'information n'allait plus être un problème. Par contre il était plutôt du côté physique de la chose. Je n'étais pas spécialement souple, ni endurant. Pourtant ils ont quand même eu l'idée de me mettre un arme entre les mains. Terrible erreur. J'étais un danger ambulant à ce niveau-là. Il me fallut des heures et des heures de pratique pour savoir la tenir correctement et tirer sans risquer de blesser qui que ce soit en dehors de la cible. Finalement ils ont fini par décider que je n'en aurais une qu'en cas de besoin, même si je me débrouillais pas mal ! Elle est toujours au fond de mon coffre fort d'ailleurs. Entre temps j'ai continué ma vie. J'ai fais des études en science du comportement et en commerce. Je suis entré dans l'entreprise de papa avec un poste à responsabilité. J'ai déjà participé à de petits missions de récolte d'information, j'ai discuté avec des trafiquants de drogues et d'armes, j'ai aidé dans de nombreuses affaires de loin en sillonnant le monde. Je n'étais pas un homme de terrain sensible ou de mission à haut risque. Mes capacités étaient ailleurs... Mais les choses risquent de changer... Bientôt …