(c) ozinklings

living your innocence is a privilege
« La noix est dans ta main gauche ! » Insistait le gamin en tapant le poing de son interlocuteur qui laissa échapper un léger rire moqueur. « Allez papa ! Montre là moi ! » Marmonna en râlant le jeune Raphael, tout juste âgé de six ans, croisant les bras en boudant. Habillé d'une salopette en jean un peu sale et d'une chemise à carreaux, il observait son père d'un air bougon, tapant du pied le sol. Christian Jones glissa rapidement ses mains dans son dos et ouvrit son poing droit pour révéler la noix. Les yeux béant de son fils, le fit esquissait un sourire, avant de se faire prendre par surprise par la petite fusée qui lui fonçait dessus pour le déstabiliser alors qu'il était encore accroupi, les faisant basculer tout deux sur le sol, dans un grand éclat de rire. Le jeune garçon attrapait alors la noix avant d'appuyer ses coudes sur le torse de son père en fronçant les sourcils, « C'est pas drôle si tu triches. » Fit-il remarqué, avec un air de reproche qui fit rire son père, frottant la caboche rousse de Raphael. « Je sais bien, mais un adulte n'aime pas toujours se trouver face à un enfant plus malin que lui. » Les yeux pétillant de son fils l'observaient un sourire ravi se dessinant sur son visage, s'allongeant sur le torse de son père, agrippant sa chemise de son petit poing, « Tu crois que je serais aussi malin que toi ? » Son père redressa sa tête vers lui, levant un sourcil, rapidement imité par son fils qui attendait une réponse, « Bien sûr, plus malin même. » Le gamin hocha la tête, avant de reposer sa tête contre son torse, se mordant la lèvre inférieure, pensif. « Je pourrais t'aider à prendre soin des gens de la ville. » Et même plus, assurait son père, en lui caressant le dos. Daylesford restait une petite bourgade de la campagne victorienne, alors il espérait vraiment que son fils serait plus ambitieux que lui. Bien entendu, il ne reprochait rien à cette ville à une petite heure de Melbourne, son épouse et lui avait toujours préférés la campagne, lui parce qu'il y trouvait un intérêt en tant que médecin de campagne, elle pour le calme qui contrastait avec son travail.

Une voix féminine raisonna dans le lointain et les deux hommes se redressèrent pour apercevoir une jolie brune, habillée d'un treillis militaire et une chemise blanche, les cheveux noués en une natte qui venait lui se reposer sur son épaule gauche, la tête recouverte par une casquette, laissant tomber un sac de voyage et sa veste. Le jeune Raphael bondissait sur ses pieds, courant vers la nouvelle venue en hurlant, « Mamaaaaaaaaan !! » Il sauta dans les bras de sa mère qui l'accueillie en le serrant fort dans ses bras, avant d'être rejoint par Christian, « Alors, personne pour venir m'ouvrir la porte ?! » Fit-elle remarqué en esquissant un sourire taquin à son époux qui passa une main dans ses cheveux en marmonnant quelques mots d'excuses, « Je pensais que tu ne rentrais que tout juste avant Noël... » Le sourire taquin s'étira en un sourire espiègle, avant qu'elle n'attrape le col de la veste de l'homme pour le coller contre elle et l'embrasser fougueusement. Raphael laissa échapper un soupire las, venant se glisser entre les deux. Sa mère venait de rentrer de sa dernière mission sur l'un des bâtiments de la marine, de nouveau réuni, les trois mousquetaires allaient profiter de leurs vacances.

♦

Installé sur le tabouret de bar, les pieds ballant, l'adolescent de dix-sept ans feuilletait avec attention les pages de son livre de chimie, laissant échapper un soupire las pour finalement s'allonger sur celui-ci, fermant les yeux. Son père posait alors sur le bar trois verres en fer, attirant son attention, il ouvrit un oeil, à temps pour voir sa gomme disparaître sous l'un des verres. Il se redressa, pour observait son père qui commença à lui faire la conversation, distrayant l'adolescent qui essayait de ne pas lâcher du regard le verre qui contenait la gomme, pointant celui du centre. Son père souleva celui-ci : pas de gomme, ni sous les trois autres. Fronçant les sourcils, Raphael, chercha dans sa trousse, puis dans ses poches pour finalement la voir glisser dans la coupelle de fruit. Il attrapa la gomme et une poire, observant le petit objet avant de croquer dans le fruit, « Tu me laissais gagner à une époque. » Son père récupéra la gomme en laissant échapper un éclat de rire alors que sa mère débarquait en lui donnant une claque derrière la tête, « Hey, je ne t'ai jamais appris à ne pas parler la bouche pleine ?! » Le rouquin laissa échapper un éclat de rire, « C'est papa ! Il essaye de se rassurer en pensant que je suis plus malin. » Sa mère vint entourer la taille de son mari qui avait laissééchapper un hoquet de protestation. « Un besoin très masculin. » Fit-elle remarquer dans un ton moqueur. HEY ! S'exclamèrent les deux hommes alors qu'elle éclatait de rire avant de déposer un baiser sur les lèvres de son mari puis sur la tête de son fils. « Vous n'avez pas besoin de ça avec moi. » Le père et le fils échangèrent un regard en laissant échapper un soupire.

On frappa à la porte, puis un homme d'une cinquantaine d'année, portant une moustache s'invita dans la maison en bois, interpellant le père Jones, « Matthew, on est dans la cuisine ! » Le dénommé Matthew apparu sur le pas de la porte, « Sarah, Raf'... -saluait l'homme en retirant son chapeau- Christian, on a besoin de toi, une urgence chez les Cowen. Il y a un feu qui menace la maison, on essaye de regrouper le plus de monde pour sauver leurs affaires. » Le médecin hocha la tête, s'activant aussitôt après avoir échangé un regard inquiet avec sa femme et Raphael. Les Cowen étaient une famille de fermier très proche des Jones, l'adolescent et Gareth Cowen, père de la famille, s'entendait comme un oncle et neveu, lui et sa famille, étaient comme des membres à part entière de la famille que composait le trio. Déjà, Christian marmonnait qu'un coup de téléphone aurait aidé, surtout qu'ils ne vivaient pas à côté. « Personne n'est blessé ? » Demandait Sarah alors qu'elle et son fils s'activaient à leur tour, « Non, pas encore. Mais Sarah, je t'en prie, ne te déplace pas aussi. » La concernée posa une main sur sa hanche en dégageant de l'autre son interlocuteur, « Matthew McMillan, un bush fire c'est de la rigolade contrairement à une mine à désactiver! » L'homme n'insistait pas, regardant les trois membres de la famille Jones se préparer, un sourire reconnaissant avant de leur emboîter le pas vers la sortie.

À quelques kilomètres sur les lieux, l'horreur les frappa, le vent s'était levé, alimentant le feu qui à présent semblait s'être déjà engouffré sur une part de la propriété, Matthew accélérait le véhicule. Une fois sur place, ils retrouvèrent le grand-père et sa fille qui observait leur maison léchée par les flammes, autour d'eux se trouvaient toute ce qu'ils avaient pu sauver. Prêt de la maison, une rangée humaine tentaient de sauver l'entrée par laquelle ressortait tout juste le fils aînés des Cowen avec sa petite soeur dans ses bras. « Mon père est encore dedans ! » S'exclamait-il horrifié, en boitant, Sarah vint récupérer la petite fille, pendant que Matthew et Christian venaient soutenir le jeune homme blessé. « Où ? » Demandait Raphael, « Dans le salon, il voulait sauver les albums photos. » « J'y vais ! » Signala l'adolescent, ignorant les protestations de ses parents avant de pénétrer dans la fournaise. Il enroula son écharpe autour de son visage, surpris par la chaleur venant lui fouettait violemment le visage et tout le corps, il se fraya un chemin à travers le couloir de l'entrée pour finalement débarquer dans le salon, il chercha des yeux la silhouette de l'homme, qu'il trouva allonger sur le sol toussotant. Il le rejoignait, commençant à vérifier s'il était encore conscient, une pression exerçait sur sa main, l'homme leva les yeux vers lui, « Je vais te sortir de là Gareth. » Lui promis Raphael, l'homme lui indiquait le carton plein d'album à ses côtés, il ne partirait pas sans, le message était clair. « Gary, fais pas l'idiot ! Je ne peux pas te porter toi et les albums. » Au même moment, il sentait une main se poser sur ses épaules, il reconnu son père, qui vint soulever l'homme, qui laissa échapper un gémissement de contestation, Raphael saisissait les cartons contenant les albums, les montrant à l'homme qui acceptait enfin l'aide de Christian. L'adolescent, leur emboîtait le pas, se pressant de quittait la pièce que les flammes commençaient à avaler.

Alors qu'ils atteignaient le couloir qui menait vers l'extérieur, une poutre s'écrasa entre les deux pères et l'adolescent voulant éviter l'objet s'était glissé dans la cuisine, sa jambe se plaqua contre le poêle rouge flamboyant et il lâcha un cris de douleur, refusant pour autant de lâcher les albums, il retira sa jambe, une douleur lacérante vint alors le prendre le long du dos, l'obligeant à se plaquer contre le mur le plus proche, sentant que son genou meurtri allait le lâcher. Relevant la tête, il voyait la seconde sortie de la cuisine, il devait l'atteindre à tout pris et il tenta alors de s'échapper en trainant sa jambe de la cuisine, mais il se ravisa après le premier pas, serrant de toute ses force le carton contenant les albums afin de lutter contre la douleur. Il rebroussait chemin lorsqu'il manqua de se prendre son père, revenu pour lui et le sortir de la fournaise, « Raphael ! » s'écriait son père, rassurer de le voir sauf. « Papa, j'ai merdé ! » S’exclamait-il, en toussotant, s’appuyant sur son paternel, le regard horrifié, son père secoua la tête, lui promettant qu'il allait le sortir de là avant de le tirer vers l’extérieur.

Une fois dehors, Raphael, épuisé, lâcha le carton, s'écroulant sur le sol, en répétant paniqué qu'il souffrait au moindre mouvement. Son père, demanda qu'on trouve de quoi le transporter allongé, avant de s'installer à ses côtés, passant une main sur le front de son fils qui tremblait comme une feuille, « Hey, hey, fils, ça va aller, tu as déjà réussi à sortir de là. » L'adolescent agrippa la chemise de son père, non sans déclencher de nouveau la douleur. Il grimaça avant d'articuler avec difficulté, « J'ai cru... J'ai cru que je n'allais pas pouvoir bouger, papa, j'ai mal ! » Son père détacha doucement sa main, « Et tu risques d'avoir encore mal quand on va te poser sur une planche. » Les larmes aux yeux, il secoua la tête, terrifié par cette idée, « Non, non !! S'il te plaît... » « Il faut qu'on te sorte de là. Tu vas être assez fort, d'accord mon fils ? » Raphael ravala sa salive, murmurant quelque chose d'inaudible, tremblant et attendant le moment tant redouté où ils allaient tenter de le soulever. Très rapidement on les rejoignait avec une planche de bois recouverte d'une couverture, un cris de douleur s'échappa de la gorge de l'adolescent lorsqu'on le souleva du sol, la douleur l'assommant sur le coup, le faisant tombé dans l'inconscience.

Ce fut à l'hôpital qu'il reprit conscience, une jambe enveloppée dans un 'pansement géant' comme fit remarquer son père. Plus de peur que de mal, bien que l'adolescent aura subi une greffe de la peau et ne sentait plus rien du genou au mollet. Raphael suivra ensuite quelques mois de rééducation, puis sera reçu par le maire de la ville pour sa bravoure et il apprendra rapidement à vivre avec cette jambe où se trouve une large cicatrice, souvenir cuisant de sa mésaventure. Ce qui ne l'empêchera pas d'être pompier volontaire pendant ses années à l'université ou de courir les jupons.

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liberty is a choice, coming with a price
« Messieurs, dames, faites vos jeux et devenez l'égale des princes en tentant de découvrir où est le Roi! » S'exclamait l'homme blond, les yeux pétillants alors qu'une petite foule hésitait à s'attrouper autour de lui. Personne ne semblait être tenté de se lancer, finalement, il remarqua la présence de l'homme roux qui avait affiché un sourire amusé et l'interpella, l'invitant à tenter sa chance. L'homme ne fit pas prier, s'avançant pour venir déposer la somme de 200 ponds. Émoustillé, le malin, ameuta un peu plus la foule avant de se lancer. Il montra la carte à son joueur avant de la reposer sur le carton qui lui servait de table improvisée, il mélangea les cartes, commençant son baratin, afin de déstabiliser le gracieux client, distrayant quelques curieux qui tentaient tant bien que mal à réussir l'exploit de ne pas perdre la carte de vue. Une fois son manège terminé, il invita l'homme à choisir une carte. Sans hésitation, il pointa la carte de gauche, le petit groupe levait les yeux vers le type dont le sourire s'était effacé, il souleva la carte avec hésitation pour révéler le roi. La foule laissa échapper un brouhaha d'admiration accompagnée de quelques applaudissements, l'hôte du jeu rassemblait la somme aussi vite gagnée que perdue pour les rendre au gagnant, mais l'homme roux avait déjà disparu. Quelque chose d'autre ayant capté toute son attention.

En effet, il se dirigeait vers un banc où venait de s'installer une jeune femme, habillé d'un tailleur noir assez chic. « Tu as oublié tes gains. » Fit-elle remarqué en retirant ses lunettes de soleil, son regard azur pétillant accueillant l'homme roux qui s'arrêta à sa hauteur. Il haussa les épaules avant de s'installer aux côtés de la jeune femme qui se tourna vers lui, « Raphael, ta bonté te perdra... » Il laissa échapper un léger éclat de rire, sortant de l'intérieur de sa veste deux bananes, tendant l'une à son interlocutrice, pendant qu'il ouvrait la sienne. « C'est l'argent que j'ai gagné à une partie de poker avec les gars d'hier soir. Je n'en aurais pas besoin à Lagos. » Son interlocutrice fit la moue, croquant dans la banane silencieusement.

Lagos.
Le Nigeria.

Le début d'un projet du médecin qu'était Raphael et si elle s'en souvenait bien, il l'avait commencé lors de ses deux dernières années de médecine. Projet qui allait enfin accouché après avoir fait cinq ans dans l'armée, avant de revenir à Londres en tant que médecin généraliste. Elle l'admirait, vraiment, lui, ses projets et ses convictions, mais elle aurait espéré qu'il lui laisse un peu plus de place, une chance de faire aussi partit de sa vie. Raphael en avait bien conscience, mais il restait fidèle à lui-même, n'étant pas capable de s'attacher, toujours à bouger et agir partout. Incapable finalement de se poser pour avoir un rythme de vie un peu plus paisible, acceptant que des personnes comme son amie, puisse être autre chose que des connaissances d'un temps qui serait dans quelques mois révolu.

Raphael était pourtant quelqu'un sociable, grand philosophe, portant des projets ambitieux très humblement, avec une générosité troublante le faisant passé pour la bonne pomme qu'il n'était pas. Il n'était pas idiot, il avait juste un côté bon vivant, un peu excessif peut-être, mais qui faisait de lui une compagnie agréable et donc une personne à laquelle on s'attachait facilement. La jeune femme brune, Emilia, elle, le savait. Fréquentant Raphael depuis des années, elle était son amie, son psychologue, confidente et la diplomate qu'il avait rencontré juste après qu'il eut terminé son doctorat, juste avant qu'il ne décide de partir pour l'armée anglaise. Et si cette rencontre fut l'une des meilleures, aujourd'hui, Raphael pouvait sentir qu'elle commençait à le regretter.

L'homme terminait sa banane avant de reprendre la parole, « Emilia, je te remercie d'être venue. Tu sais que ton aide m'est toujours aussi précieuse. » Le ton un peu formel trahissait le léger malaise qu'avait relevé le médecin. Un sourire s'esquissa sur les lèvres d'Emilia, qui hochait la tête en terminant à son tour le fruit, adressant un clin d'oeil au rouquin, « Comme dirait ta chère mère, qu'est-ce que tu ferais sans moi ? » L'homme laissa échapper un éclat de rire, sa mère et Emilia s'étaient rencontrés l'année précédente quand ses parents avaient fait le voyage d'Australie pour venir voir leur fils. Le contact entre les deux femmes était bien passé et tant mieux. « Elle a surement raison. » Admis le britannique, sa mère lui avait suggéré d'aller un peu plus loin dans leur relation, le petit hic s'était qu'Emilia était fiancé depuis quelques mois, cessant, certainement, d'attendre pour lui et ce n'était pas plus mal. « Je voulais savoir si tu pouvais me constituer un dossier des personnes politiquement importantes que je pourrais croiser au Nigeria. Rien de trop précis, des noms, contacts et tuyaux sur le comportement à adopter. » Il tendit un enveloppe à son amie qui le saisissait avec curiosité, l'ouvrant afin de parcourir les noms de la liste. « Je peux t'avoir cela en fin de semaine. » Il déposa un baiser sur la joue de la jeune femme et murmura, « T'es la meilleure ! »

♦

Allongé sur le parquet, observant le plafond, Raphael laissa échapper un soupire d'aise, sentant une main parcourir lentement son torse, puis une seconde main se glissait dans ses cheveux le sortant de ses pensées. Il adressa un large sourire à la jeune femme à ses côtés, elle lui rendit un sourire avant de finalement se redresser pour récupérer ses chaussures et sa robe déposant un baiser sur le front du médecin, « Je vais garder cette chemise. » Murmurait-elle en adressant un léger sourire taquin avant de rejoindre la salle de bain. Un soupire d'aise s'échappa des lèvres de l'homme qui refermait les yeux cherchant un peu de calme. Calme troublé par le bruit de l'eau dans la douche, puis la vibration de son téléphone portable.

Tendant le bras, il récupéra l'objet le décrochant, « Jones ? » La voix d'Emilia résonna dans le combiné, lui annonçant qu'elle était dans les environs, « Tu peux passer. » Confirma le britannique avant de raccrocher le téléphone, récupérant ses affaires et quitter la chambre. Il préparait du café pour ses deux invités quand on sonna à la porte de son appartement. Habillé d'un simple tee-shirt et son pantalon, il ouvrir la porte sur Emilia qui lui adressait un large sourire, l'observant de haut en bas avant de pénétrer dans l'appartement en tendant le dossier qu'elle lui avait promis. « Tu me revaudras ça, tu sais ce n'est pas facile de justifier certaine requête. » Le médecin lui adressa un léger sourire amusé, avant de lui tendre une tasse de café en échange du dossier qu'il ne prit pas la peine de regarder. [color=sienna]« Je te dois pas mal de service, dis-moi ce que je peux faire pour toi. »[color] Il était sérieux, s'appuyant sur le bar, observant Emilia, qui vint s'installer à ses côtés, s'appuyant légèrement contre lui. « Tu pourrais te poser, accepter un diner avec moi et Riley, t'intéresser à autre chose que d'aider les autres. Tu n'as rien à prouver à qui que ce soit. » Raphael écoutait avec attention son interlocutrice, esquissant un léger sourire amusé. « Hmm, je pourrais au moins faire l'effort pour un diner. » Hochant la tête, Emilia eu un sourire triste, glissant sa main le long du bras de l'homme afin de saisir sa main. « J'aimerais vraiment que tu te poses. »

Au même moment, la compagne de nuit de Raphael débarquait dans la cuisine s'excusant aussitôt en notant la présence de la diplomate. Leur hôte, tendait la seconde tasse de café, disant qu'il serait avec la jeune femme dans une dizaine de minutes. Prenant la tasse de café, l'inconnue, lui adressa un léger clin d'oeil avant de rejoindre le salon. Emilia regarda un instant 'l'amie' disparaître, puis leva la tête vers Raphael, « Jolie métisse. » Commentait-elle. « Je trouve aussi. » Une confirmation qui fit sourire Emilia qui resserra sa pression sur la main de Raphael, posant sa tête sur son épaule. Laissant le silence retomber, abandonnant la bataille.

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how strong you stand
is what makes you who you are
Six mois avaient séparés le premier contact entre Raphael et le SIS quand il se présenta à l'agence, sac à dos sur l'épaule, son double passeport à la main avec la ferme attention d'apporter sa marque à l'agence. Polyglotte, médecin, bon tireur et doué aux arts martiaux, s'était un homme aux facettes bien diverses qui faisait de lui un agent plutôt efficace et rapidement, il s'était fait une place, malgré quelques excentricitées et le mystère qui planait sur son revirement, mais personne ne s'était réellement attardé à ce sujet. Au cours de sa première année il rencontra des agents comme William Taliesin, qui s'avérait être l'inconnu qu'il avait guérit au Nigeria., avec qui le contact passa très bien et d'autres avec qui le contact fut plus difficile. Homme assez passepartout, il s'est souvent retrouvé dans des missions délicates. Et s'il prenait tout avec professionnalisme, il s'accordait aussi un peu de légèreté, en bon vivant qu'il sait être.

♦

« En théorie, je pencherai plus pour un remake de mission impossible, ta superbe couleur de cheveux risquant néanmoins d'être un léger handicape. » Levant un sourcil, Raphael cessa son manège, levant lentement la tête vers la caméra qui l'observait, « Hmm, je pense qu'il y a un informaticien qui va tâter de ma superbe tout court. » Murmurait-il doucement dans le micro, avant de reprendre son manège. Un juron s'échappa dans l'oreillette alors que l'agent laissait échapper un léger éclat de rire avant de demander à l'informaticien s'il avait toujours le visuel sur leur cible. L'informaticien jeta un coup d'oeil sur l'écran, afin de confirmer, avant que l'agent ne prête de nouveau attention au marchand qui lui tendait le sac de fruit qu'il lui avait demandé. Gracias. Le remerciait avec un sourire sincère le rouquin, redressant ses lunettes de soleil sur le nez et reprendre sa marche, glissant sa main libre dans la poche de son bermuda adressant un léger sourire aux jeunes femmes qu'il croisait sur son chemin. « Hey Casanova, je te conseille de rester concentré, ton client vient ta direction. » Sortant une mangue de son sac, il croqua dans celle-ci.

Show time.

•••

Les deux hommes détalés comme des lapins, tentant de rejoindre le quai alors que les coups de feu pleuvaient sur eux. La mission avait connu quelques bossent inattendue et les deux hommes s'étaient retrouvés entre les échanges de feux entre le groupe de terroriste et des agents de la CIA. Tirant John afin de se mettre à l'abris derrière un des murs d'un vieux hangar, Raphael s'accroupissait, essoufflé avant de tendre une arme à son collègue. « On t'as appris à l'utiliser non ? » « Est-ce que je question tes connaissances informatiques ? » Raphael laissa échapper un éclat de rire avant de grimacer en entendant les coups de feu qui visaient leur cachette. Ces américains, toujours à tirer avant de discuter, il montra du doigt l'un des bateaux. [clor=sienna]« Si on arrive à réquisitionner l'un d'eux on pourra s'en sortir sans cesse et avec les documents nécessaires. »[/color] L'informaticien regarda la distance qui les séparait du quais où était amarré l'un des bateaux et il laissa échapper un soupire, marmonnant qu'il demanderait un poste au sein de la base à l'avenir. Le docteur laissa un léger rictus amusé se dessiner sur ses lèvres, il avait vu pire et vécu pire en cinq ans, mais John en était à sa première mission sur le terrain alors il excusait la plainte, parce que pour un type que Raphael considérait comme un geek, il se débrouillait mieux qu'il ne l'aurait cru en milieux hostile.

Les deux hommes bondirent de leur cachette, Raphael couvrant l'informaticien qui dévalait las pente qui menait vers le quai, un coup de feux manqua de justesse Raphael. Une fois sur le ponton, les deux hommes étaient des cibles faciles, mais quelle ne fut la désagréable surprise de voir que les deux agents américain les avaient devancés dans leur action, brandissant son arme, « Et bien, et bien... Vous pensiez vraiment que vous pourriez filer à l'anglaise ? » Susurra l'un des agents, « Voilà un choix de mots bien désolant. » Fit remarquer John, échangeant un regard entendu avec Raphael qui ne baissait pas son arme. « Bah voyons... Messieurs, je dois vous faire remarquer que mous avons le bateau. Et vous, les documents que nous cherchions, peut-être que nous pourrions vous laisser monter à bord, en échange de ces informations. »

Raphael et John avaient accepté, avant de balancer les américains à la mer après avoir quitté la crique. Ces deux agents ont surement une dent contre les deux britanniques, mais c'était un peu le jeu et le but de leur travail. Ce n'était que partie remise après tout.

♦

« Alors, que dirais-tu d'un petit remontant Raf' ? » Le rouquin sortait sa tête de sous son bureau, observant un instant l'informaticien qui s'était invité dans le bureau de l'agent du SIS, alors qu'il lui tendait un dossier. Raphael se dégagea de son bureau attrapant le dossier en levant un sourcil, « C'est sur la mission au Nicaragua ? » Son interlocuteur hocha la tête alors qu'il se saisissait du dossier. « Le lire avec un peu d'alcool, c'est une éventualité ? » L'agent britannique lui adressa un léger sourire moqueur. « Je ne pense pas que ce soit véritablement une bonne idée, peut-être un peu plus tard. » John ne lâcherait pas s'il ne lui promettait pas une sortie entre homme un peu plus tard, même si ce n'était pas véritablement son genre, il ne voulait pas briser l'enthousiasme de son jeune partenaire, au pire il le traînerait chez lui.

Au même moment on frappait à la porte du bureau. Raphael invita le nouveau venu à rentrer et c'est son supérieur qui apparu dans le cadre de la porte, l'air grave. « Jones, j'ai quelque chose à vous dire... » Le britannique remis son dossier à son camarade qui resta planté dans le bureau, suivant de regard les deux hommes disparaître dans une des salles d'interrogation.

Raphael regarda son supérieur s'installer sur le bord de la table, il haussa les épaules, ne cachant pas sa surprise pour cette convocation. « William Taliesin et Karen Strickland sont morts. » Le visage de l'agent britannique perdu quelques couleurs, l'annonce sans délicatesse de la part de son interlocuteur venant le heurter violemment comme si on venait de tenter de l'assommer avec une planche de bois. « Si le corps de l'agent Strickland a été retrouvé, celui de William a disparu dans la nature. Une hypothèse ? » Le médecin fronça les sourcils, s'appuyant contre la table, « Quoi, vous pensez qu'il a survécu ? Et que je saurais quelque chose ? » Son supérieur, le coupa, « Vous savez quelque chose ? » Il savait que si Karen était morte, William s'en serait voulu, énormément et plus encore. De plus, dans le SIS, s'était l'un des meilleurs types pour les couvertures, alors ce n'était pas impossible qu'il se soit éclipser pour ces mêmes raisons et c'était certainement ce que l'agence pensait. Après, s'était peut-être tout simplement la procédure habituelle, qui une fois de plus manquait de tact. Secouant la tête, il leva le regard vers son interlocuteur, « Je ne sais rien, monsieur, je ne vous serais pas beaucoup d'aide. Et avec tout le respect que je vous dois, votre délicatesse concernant le décès des agents Taliesin et Strickland est la même qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. » La voix glaciale de l'agent Jones en disait long sur le reproche qu'il venait de faire à son supérieur qui se redressa légèrement, « Jones. » L'agent ouvrait déjà la porte pour sortir de la pièce, « Jones ! »

Raphael referma la porte, retrouvant son compagnon qui attendait le visage inquiet. « Qu'est-ce que le patron voulait ? » Demandait-il timidement croisant le regard de son interlocuteur qui se contenta de répondre, « Je prendrais bien se remontant maintenant. » John fut surpris, mais emboîta le pas de l'agent, se retournant pour voir leur supérieur sortir de la pièce, les regardant quitter le bâtiment.

La mort des agents Strickland et Taliesin fut confirmée par l'agence un peu plus tard dans la semaine, le temps de rapatrier le corps de Karen et le cercueil vide de William. Raphael était allé aux deux, il ne broya pas du noir, ni ne semblait se pencher sur une possible couverture de la part de son jeune ami. En vérité, si l'idée lui à traverser l'esprit quelques fois, il n'a jamais souhaité la creuser, parce qu'il n'a pas le temps, ni l'énergie de chasser un fantôme, qui, vivant ou pas, n'a pas pour projet de se faire rattraper.

À New York pour une mission (et officieusement pour tenir quelques conférences à l'université), l'agent s'est fondu dans la foule de la populace américaine sans trop de difficultés et comme toujours il garde son côté professionnel, comme sa double vie pour lui.