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Love me, Hate me, Save me


Irkoutsk, Russie.

- L’année de mes 10 ans -

Assise dans le salon, une poupée à la main je jouais à la maman comme les autres petites filles de mon âge. J’avais à peine 10 ans et je m’occupais dans mon coin pendant que les grands parlaient. Je n’avais pas le droit d’intervenir, je devais faire semblant de ne pas entendre et d’être dans mon monde fantastique. Parler business, affaire, ce n’était pas ce qu’on attends d’une petite fille. Comme d’habitude on haussait la voix lorsque l’on était pas d’accord, il y avait de long silence. C’était une journée comme les autres pour nous. Ma famille avait un patrimoine très important et était connu d’énormément de monde, nous semblions être la famille idéal, mais ce n’était pas le cas. On faisait simplement comme ci. Mon frère ainé Sebastian s’occupait des affaires de l’entreprise et avait perdu avec le temps son envie de jouer avec moi, mais il était grand et avait de lourde responsabilité. Et puis il y avait Adrian, mon autre frère. Il était un petit peu spécial, mais je l’aimais quand même ! Il me faisait toujours de petits sourires… Maman m’apprenait la cuisine, Papa s’occupait de sa petite princesse. J’étais heureuse, ce n’était pas parfait, mais cette vie me convenait parfaitement !

La nuit commençait à tomber et il était temps d’aller au lit. Je n’en avais pas envie ! Je voulais rester en bas comme les grands ! Ma mère réussit pourtant à me convaincre, et m’emmena dans ma chambre. Comme chaque soir elle me chanta une chanson, m’embrassa et je me laissais tomber dans le sommeil mais pour très peu de temps.
Il était très tard, lorsque j’entendis du bruit en bas. Maman et papa ne devait pas encore dormir, je venais de faire un cauchemars et j’avais besoin de réconfort. Je descendais quelques marches, lorsque je vis des gens en bas. Ils faisaient peur. Ma mère m’apperçut et je vis la peur dans son regard. Je courais dans ma chambre et me cachais sous les couvertures. Je bouchais mes oreilles aussi fort que je le pouvais. J’étais terrifié ! J’entendis du bruit venir dans ma chambre, et reconnue Adrian. Je me jetais dans ses bras, je pleurais. Je ne comprenais pas. Il me prit la main et m’entraina voir Sebastian qui dormait encore. Il avait toujours eu un sommeil très lourd. Mon frère ainé ouvrit les yeux difficilement. Adrian me poussa violemment sous le lit, avant de m’y rejoindre. Je me serais contre lui, des larmes coulaient et je respirais très fort, j’avais du mal à respirer. Un nouveau coup de feu, il mit sa main sur ma bouche alors que j’allais hurler de peur. Il venait de tuer Sebastian, il était mort en face de nous…

L’enterrement eut lieu quelques jours plus tard. Je ne parlais plus, je refusais et mangeais difficilement et uniquement sous la force. J’étais marquée à jamais. Je mis une belle robe noir et Adrian passa me dire en revoir. Je refusais de le lâcher, je ne voulais qu’il parte. Il me promit qu’il allait revenir me chercher. Je le croyais. Un ami de mon père s’occupa de moi lors de l’enterrement et le temps que les procédures se mirent en place. Je fus placé en orphelinat. La vie était difficile mais je finis par m’y habituer. J’avais énormément murit en très peu de temps. Je commençais des recherches sur l’APO… J’avais entendu ce nom et je découvrit qu’il s’agissait de services secrets… Je ne comprenais toujours pas pourquoi ils avaient tué ma famille…

- L’année de mes 15 ans -

J’étais dans la chambre que je partageais avec une autre fille qui elle n’avait jamais connue ses parents. Nous étions assez proche l’une de l’autre. On vint dans ma chambre, m’appelant… Je sortais dans le couloir et me mis à courir et à me jeter dans ses bras… Mon frère était de retour. Il m’avait terriblement manqué ! J’aurais pu rester ainsi pendant des heures, mais nous devions parler. Je l’entrainais dans un couloir puis dans une pièce vide. Je l’informais de ce que je savais. Je voulais ma revanche. Les gens qui avaient assassiné ma famille de sang froid, devait payer ! Il tenta de me dissuader bien entendu, mais c’était déjà hors de question. Je n’allais pas abandonner l’affaire. Jamais !

Moscou, Russie

Voilà déjà quelques mois que ma vie avait prit un nouveau tournant. J’avais changé de noms de famille, je vivais loin de ma ville natale et avec mon frère. Nous nous étions mis d’accord sur les corvées dans un premier temps… Mais j’avais finis par m’en occuper seule ! Il était pas doué pour ça et après plusieurs tentatives d’homicide involontaire par empoisonnement de nourriture, je finis par devoir l’interdire de fourneau ! Nous vivions comme une véritable famille et je retrouvais à nouveau un semblant de bonheur, mais je sentais que chez Adrian quelque chose clochait. Il avait énormément changé et avait des espèces de crises de colère … Je savais que c’était à cause du meurtre, et je commençais à créer des théories, qui malgré le manque de sérieux était complètement plausible. Ses colères devinrent violentes et il me poussait à m’enfermer dans ma chambre, de peur de lever la main sur moi. J’étais contre, je savais qu’il ne me ferait jamais aucun mal ! Il finit par se confier à moi, et j’appris à le calmer. J’étais soucieuse. Je découvrais dans de nombreux gestes ceux de Sebastian. Adrian avait toujours été plus naturel, c’était bizarre.

- L’année de mes 16 ans -

Une routine s’installait chez nous. Nous vivions normalement. Je prenais des cours, avais des amis même si aucune connaissait ma véritable identité… Je ne m’intéressais que très peu aux garçons. J’avais trop à faire pour le moment. Les idées fusaient dans mon esprit… Mais je les gardais pour moi. Mon frère avait changé et je sentais qu’il tramait quelque chose dans mon dos. J’avais peur pour lui ! Je ne voulais pas le perdre, jamais ! Je cru qu’il avait rejoins le SVR, et il m’emmenait sur cette piste, certainement histoire de ne pas susciter plus de curiosité ou que je ne fasses pas une bêtise que je puisse regretter. Il quittait la maison pour le travail, pour voyager. Je le laissais faire en échange de promesses.

- L’année de mes 18 ans -

Je poussais la porte du bureau du responsable un sourire sur les lèvres. Ils allaient me recontacter, mais vu que j’avais déjà signé quelque chose, c’était sur la bonne voie. J’allais enfin pouvoir aider mon frère, pouvoir venger ma famille et en même temps éviter que mon histoire se répète pour quelqu’un d’autre. Je reçus deux jours plus tard un coup de téléphone. J’étais prise ! Je n’en parlais pas à mon frère. J’étais majeur je pouvais donc faire ce que je voulais sans avoir son autorisation. Il aurait de toute façon était contre ! Il voyageait beaucoup, ce qui me permettait de suivre mes stages de mise à niveau, d’acquérir les bases du métier d’espion. C’était loin d’être simple. Je souffrais physiquement à cause des courbatures et des bleus que je me faisais en apprenant, mais aussi moralement, je ne pensais qu’à mon but, et faisais souvent surchauffer mon cerveau avec de nouveau savoir.

- L’année de mes 19 ans -

Je soupirais de soulagement. J’avais réussis l’examen, je pouvais enfin travailler sur le terrain, en apprendre plus avant d’agir. En même temps, la famille s’agrandit avec l’arrivée d’Ella la petite amie d’Adrian. Je l’acceptais avec grand plaisir ! Une nouvelle femme dans la maison c’était une bonne chose. Il nous fallut très peu de temps pour devenir très proche. Je m’entendais bien avec elle, je pouvais lui parler des garçons que je fréquentais, et elle était vraiment incollable sur les petits trucs qui me permettraient d’embêter mon frère. D’ailleurs ce dernier devenait Sebastian, il fallait que je tente de mettre un terme à cette mascarade. Je lui fis comprendre qu’il commençait à ressembler à notre frère décédé en dépit d’un détail. J’avais compris que Sebastian était gay ! Je l’avais déjà entendu parler avec un homme et lui dire qu’il l’aimait, mais également je remarquais l’amour qu’il portait à l’un de ses « amis ». Apparemment j’étais la seule à avoir compris et accepté.

- De nos jours -

Mes missions sur le terrain sont encore assez rare. Je fais surtout de la récolte d’information chez des témoins qui ne veulent pas parler, j’ai un visage qui pousse à me faire confiance. Mais ce n’est pas ce que je veux…. Il est temps que je prennes ma vie en main. Il est temps que le passé et le présent s’entremêlent à nouveau.