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On the road of devil.


Maintenant on me demande mon histoire ? On aura tout vu. Je suis Kegan, né en 1972, à Paris. Ma mère était secrétaire dans une agence du style, l'ANPE, ou quelque chose comme ça, mon père, lui, il bossait au noir, dans un marché … Noir. Il faisait l'import-export d'arme, je sais pas comment, ni pourquoi et je préférais pas le savoir. Rien de bien passionnant dans ma vie, j'avais un grand frère, quatre ans de plus que moi, il était sympa, et c'était un dragueur invétéré. J'en avais rien à foutre de sa gueule, j'étais jaloux, mais c'est tout. A 12 ans, c'est normal d'être jaloux de son frère, parce qu'il a trois cent filles à ses pieds, et vous zéro. J'étais sortis avec personne, aucune gonzesse, à l'époque, c'était mon passe-temps favori. Je parle pas de draguer, mais de me prendre des râteaux. C'était la belle époque. Bref, j'étais amoureux d'une fille, qui comptait déménager à Toronto. Sans doute la plus belle de ma classe. J'avais harcelé mon père, je devais avoir 15 ans, un truc comme ça. Il avait pas l'air trop tenté par cette idée, de m'envoyer en Amérique du Nord, mais je m'en fichais, il avait bien compris à quel point ça comptait pour moi. Jusqu'au point où je pourrais lui faire la gueule pendant un an (pour l'époque c'était la plus grande chose menaçante que je savais faire). Il a finalement été OK, même si je me doutais bien que quelque chose l'inquiéter, mais quoi, impossible de savoir quoi et pourquoi. Finalement, il me trouva un appartement sympathique, en centre ville, où il vivrait avec moi, pendant tout ce temps. Les premières semaines furent calmes. Rien, pas d'embrouilles, je m'étais retrouvé dans la même classe qu'Alyssa, la fille qui venait justement de mon école à celle-ci, et on est vite devenus potes. C'est après que tout s'est chamboulé, je comprenais pas grand chose, mais en rentrant, mon père n'était pas à la maison. Il n'avait pas le tir à 19h00, car on était un mardi, hors, il ne l'avait que le vendredi. Étonné, je me mis à l’appeler, mais j'entendais sa connerie dans la maison, sur le coup, je me dis que c'était un canular de sa part. Je me trouvai devant le placard où le téléphone sonnait sans cesse. Je l'ouvris, et j'y découvris une espèce de boîtier. Cinq hommes armés ont soudainement débarqués dans la maison, mais ils n'avaient pas l'air d'être des flics, ni des services spéciaux ou quoi que ce soit. Dès qu'ils me virent, ils n'hésitèrent point à faire feu sur moi. Très vite, glissant sous la table, je bousculai celle-ci par la suite, entendant les hommes armés me dirent de sortir en vitesse de ma planque. J'étais au second étages, et la fenêtre à quatre pas de moi. Mais le gros du groupe avait un fusil à double canon scié. J'en connaissais tout un rayon sur les armes, et là, autant dire que j'avais pas trop le choix. Ils attendaient comme des cons que je me lève pour venir me chercher ou me tuer, j'en savais rien. Sans hésiter, je pris le premier pot de vase, qui était tombé de la table, il était encore intact, ou presque, c'était un miracle. Je vins l'envoyer dans la fenêtre, avant se sauter dans celle-ci. J'entendis des coups de feus derrière moi, je ne voulais pas savoir ce qu'il y avait, je me contentais de sauter, et je n'avais rien, si ce n'est une ou deux balles de pistolet mitrailleurs dans l'épaule, épaule, qui, soit dit-en passant, me servait justement de pied atterrissage pour s'écraser contre une Chevrolet Impala. J'avais niqué mon épaule et une magnifique Chevy. Mais on en était pas là, j'en profitai pour courir, un peu vers l'appartement le plus proche, celui d'Alyssa, je sonnais pour qu'elle m'ouvre. Chose faite, elle semblait effrayée de me voir comme ça. J'étais sans nouvelles de mon père, mais j'avais son portable avec moi, j'en profitai donc pour lire les quelques SMS, pendant que la demoiselle qui tenait cette belle maison, allait me faire un thé, comme elle avait l'habitude de faire. La curiosité tue, en effet. À peine remit d'aplomb, je m'en allai là où le SMS avait été indiqué, c'est-à-dire, à 20 km de chez moi. J'étais arrivais après quelques minutes, Alyssa avait à peine eu le temps de me mettre un bandeau et de me désinfecter la plaie, puis en m'infiltrant sans problème dans le bâtiment dont la porte était encore ouverte (ils sont doués, ces gars, j'vous jure...), je regardais ce qui s'y passait, mais aucun mouvements à l'horizon. Je finis par voir une salle avec un corps qui baignait dans le sang, sur le sol. C'était... Celui de mon père. Il s'était fait tué. J’appelai une ambulance rapidement, puis … Trou noir. Je ne sais pas ce qui s'était passé entre temps, comme si j'avais était emmené ailleurs, j'étais ligoté à une chaise, bâillonné, avec un sac à patate sur la tronche. Il me retirèrent le sac de la tête et m'enlevèrent les cordes qui me ligotaient, me menaçant néanmoins avec un pistolet automatique sur la tempe. Je restais calme, une larme à l’œil, je peinais à suivre ce qui se passait. Là, ce fut le flou total dans ma tête, entre la peur et la colère, j'hésitais à agir, et je comprenais à peine ce qu'ils disaient, mais mon père avait apparemment bossé pour une sorte de société d'espionnage, ou un truc comme ça, un peu comme la CIA, dans les films d'actions. J'étais dans un film d'action ! Je voulais connaître la suite du scénario, je n'étais pas moi-même, je ne savais même pas quelle réaction je devais avoir, la seule et dernière chose que j'ai entendu de la part de mon agresseur c'était « souhaites-tu rejoindre le programme ? ». De qui ? Pourquoi ? Comment ? Je ne savais vraiment plus ce qu'il disait, et aveuglement, j'ai répondu oui... Pendant plusieurs années, j'ai bossé en tant qu'espion, on m'a apprit les bases, on me payait un logement, et à côté de ça, j'avais ma petite vie de lycéen normal. Personne ne se doutait de rien, mais à cette époque, je faisais parti de l'APO. La même merde que la CIA, mais en mieux, une sorte d'upgrade, si j'avais bien compris, ça m'a jamais plus, mais je m'y faisais. Même après la mort de mon père, la vie continuait. Je donnais régulièrement des nouvelles de moi à maman et mon frère, qui allait justement vivre également à Toronto. Pour me première et véritable mission au sein de l'organisation, je fus envoyé en Chine, comme par hasard, ça passait au même moment que mon voyage scolaire. Ma cible était un milliardaire chinois, quitte à le tuer, autant récupérer aussi tout son argent. Mon but, le tuer sur le terrain, sans faire de bruit, sans me montrer. J'avais acquis des techniques qu'on m'avaient enseignés, dont celle de déclencher l'alarme pour semer la panique et me saisir d'un couteau de cuisiner pour le lui planter dans la gorge. Aucune empreinte, vu que l'eau avait tout dégagé. Je ressortais victorieux, bien qu'après ça, toutes mes missions se poursuivirent dans les alentours du Canada. Toute réussirent, meurtre, vol, assassinat, torture, c'était parfois sordide, mais j'avais fait ça pendant 15 ans. Aujourd'hui ? Kegan Ghyslain, agent immobilier canadien. Kegan Ghyslain, ex-agent de l'APO. J'ai quitté le groupe sans leurs autorisations. Je me planque toujours au Canada, mais pour eux, je suis devenu un fugitif. Pourquoi ? Parce que le dernier mec que j'ai dû tuer m'a eut avant. Il a décrété aux autorités, telles que le FBI, et autres conneries comme ça, que je suis un mec dangereux qui s'en prend au gouvernement africain, ou quelque chose du genre. J'suis en cavale, sans vraiment l'être. Mais maintenant, tout cela me refait penser, au pourquoi j'en suis arrivé là. Et mon but, maintenant, c'est de trouver des infos. Et de me faire oublier de l'APO.

Je suis Kegan Ghyslain, et ceci est mon histoire.