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so bright she can burn your eyes


Hayley avait terminé son petit-déjeuner : deux toasts grillés, des œufs et une tasse de café. Terriblement à la bourre – comme tous les jours – la demoiselle enfila sa deuxième chaussure à talons à cloche-pied tout en se ruant vers la porte de sortie. Ce stratagème était censé lui faire gagner une précieuse seconde sur son emploi du temps. Il était hors de question qu’elle rate son taxi. Telle une véritable new-yorkaise, la jeune femme n’avait jamais pris la peine de passer son permis de conduire. Elle préférait de loin se jeter dans le premier véhicule payant venu mais, avant de ce faire, elle fit demi-tour et tapa le code à 5 chiffres qui verrouillait sa porte. La prudence était l’une de ses nombreuses qualités ou alors la paranoïa, c’était au choix. C’est donc à bord de ce merveilleux véhicule jaune que la blonde put commencer son travail avant l’heure. Sa tablette entre les mains, elle touchait rapidement divers endroits de l’écran, tantôt pour lire ses mails, tantôt pour avoir accès à son compte privé au FBI. Cependant, elle ne cessait de jeter des coups d’œil à l’extérieur pour voir où elle en était dans son trajet. Une autre de ses qualités était d’avoir le don de faire plusieurs choses en même temps et de s’assurer que les choses étaient bien faites. Ce n’était pas pour rien qu’elle était la chef de son équipe.

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« Allez les gars, au boulot » dit-elle d’une voix autoritaire dès qu’elle fut rentrée dans la salle de réunion. Ce n’était pas son genre de perdre du temps en futilités, loin de là. Sans même prendre la peine de leur dire bonjour, elle leur lança un dossier qui atterrit sur la table, juste devant eux. Elle leur dirait bonjour une fois qu’ils auraient reçu leurs tâches respectives. Le boulot avant tout. « Alors, qu’est-ce qu’on a aujourd’hui? » dit-elle machinalement avant d’ouvrir le dossier qu’elle connaissait par cœur. « Une fraude à l’assurance. Notre suspect a touché plus de 3 millions de dollar sur le dos de l’état. Après vérification, on a remarqué que toutes les personnes déclarées mortes n’avaient jamais existé. C’était des vulgaires pseudonymes. On a remonté l’argent et on est tombé sur Mr. Scofield. Vous avez sa photo en première page. » Au bout d’une heure de présentation, le travail fut réparti. Elle allait tout faire pour prouver la culpabilité de cet homme en col blanc et le jeter derrière ses barreaux. C’était sa mission première. Ce pour quoi elle était faite.

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Une fois n’est pas coutume, la charmante Hayley rendait une petite visite à la cellule new-yorkaise de la CIA. Toujours pour le même motif. L’agence refusait de lui communiquer certaines données dont elle avait besoin. Ne prenant même pas la peine de frapper, elle entra directement dans le bureau de l’agent de la CIA chargé de communiquer avec le FBI. Elle était en pétard. « Comme à chaque fois, ta venue éclaire ma journée, Hayley » dit-il d’un air charmeur. En vérité, il savait très bien qu’il allait passer un sale quart d’heure. La blonde savait sortir les griffes lorsqu’elle était énervée. « Tu vois … Moi, contrairement à toi, j’aimerais bien faire mon travail. Je ne passe pas mon temps à draguer tout ce qui bouge. Et, pour faire mon travail, j’ai besoin d’avoir les numéros de compte que je t’ai déjà demandé. Tout de suite » Il ne put s’empêcher de rire. « Je t’ai déjà répondu par mail que c’était classé confidentiel. Ce n’était pas la peine de faire tout ce chemin, tu ne les auras pas. A moins bien sûr que je te manquais ou mieux, tu voulais peut-être essayer de me convaincre de te les donner quand même ? Vas-y, je suis toute ouïe » dit-il en s’asseyant confortablement dans sa chaise, comme s’il s’attendait à ce qu’elle lui fasse un strip-tease. Il la rendait malade avec son air supérieur. Il était arrogant, énervant, hautain mais terriblement canon. Voilà bien tout le problème. Elle rit jaune avant de faire ce en quoi elle était la plus douée : menacer. « J’en ai plus que marre que tu m’empêches de faire mon travail. Alors, oui, je vais tout faire pour que tu te décides enfin à coopérer mais attends toi à une bien mauvaise surprise » dit-elle en claquant la porte derrière elle. Oh oui, il aurait de ses nouvelles.

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Lorsqu’Hayley promettait quelque chose, elle ne bluffait jamais. Il lui avait fallu environ deux mois mais elle avait fini par trouver des preuves contre lui. Personne n’était jamais innocent, il en était la preuve vivante. Et, encore une fois, c’est sans frapper et avec un air sûr d’elle qu’elle pénétra dans son bureau. Elle se planta devant lui jusqu’à ce qu’il se décide à lever les yeux vers elle. Sans un mot, elle posa un magnétophone sur son bureau. « Parlons un peu de l’affaire Goodwin. Tu te rappelles cette pauvre femme qui est morte assassinée ? Je ne sais pas si tu le savais mais, apparemment, elle avait énormément de tableaux chez elle. Des œuvres de maîtres. Personne ne les a réclamé et elle n’avait aucune famille. Ils ont donc été offerts à un musée mais quand je les ai appelés ils m’ont dit que c’était des faux. Bizarre, non ? » James, très mal à l’aise, avait perdu son sourire légendaire. Ce vers quoi elle se dirigeait ne lui plaisait pas du tout. « Tu m’en vois désolé » Elle jeta un coup d’œil vers lui. Elle était entrain de gagner du terrain. Histoire de parfaire sa mise en scène théâtrale, elle se leva et se rapprocha de lui. « Oh mais je n’ai pas fini. Ces tableaux ont été vendus au marché noir, j’ai réussi à suivre leur trace jusqu’à une banque aux îles Caïman. Je n’ai pas le numéro de compte du destinataire mais j’ai la liste des clients. Et figure toi que j’ai découvert que tu avais un compte là-bas. Soyons réaliste, un agent de la CIA n’aurait jamais les moyens de s’acheter un costume de marque sur mesure » expliqua-t-elle à présent penchée sur lui, les mains sur les accoudoirs de son fauteuil. « Tu ne peux rien prouver » dit-il en s’approchant d’elle à son tour. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques millimètres l’un de l’autre. Elle sourit. « Pas encore mais ça ne saurait tarder » A partir de maintenant, elle ne le lâcherait plus. Même s’il était soucieux, il n’en montra rien. « Au fait, cette petite robe te va à ravir » dit-il juste avant que la porte ne se referme. Il était dans la merde.